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Malbouffe et surpoids : les industriels doivent se réveiller

La progression alarmante de l’obésité place les industriels devant leurs responsabilités. Pour le moment, leur position reste prudente, au grand dam de certains.

Actuellement, l’obésité n’en finit pas de prendre de la place dans les médias et de susciter des réactions. C’était d’ailleurs l’objectif des rencontres Novethic sur l’obésité et la responsabilité des entreprises qui se sont tenues hier à Paris. Jean-Marie Le Guen, député (PS) et premier intervenant, a affiché d’emblée ses vues et pointé du doigt les industries agroalimentaires, responsables selon lui du développement croissant de ce qu’il convient d’appeler un fléau. « Nous réfutons certains arguments qui prônent l’autorégulation, et selon lesquels il suffirait de faire confiance aux industriels », annonce le député. Sans être nommée, c’est bien entendu l’Ania qui est visée. « Ce type de discours n’est pas acceptable, poursuit Jean-Marie Le Guen, car cela veut dire que seul le marché a son mot à dire». Opposé à l’autocontrôle prôné par les industriels mais défavorable au tout judiciaire, le député penche plutôt vers une action concertée. Une position défendue par McDonald’s, entreprise citée dès qu’il s’agit de problèmes alimentaires. Étienne Aussedat, directeur des affaires publiques de McDonald’s France estime que « chacun doit faire un effort, tout le monde en est bien conscient . Il existe un cadre réglementaire, à nous de nous y conformer ».

«Plusieurs tendances, dont la variété»

Par le fait du hasard, cette conférence sur la responsabilité des entreprises dans l’obésité intervient le jour de la sortie au cinéma du documentaire « Super Size Me », qui relate le parcours de son réalisateur. Morgan Spurlock, qui s’est exclusivement nourri chez McDonald’s matin midi et soir, un mois durant, et a pris 13 kg durant le tournage. « C’est un film excessif» dénonce M. Aussedat. Il souligne les recommandations des nutritionnistes, qui encouragent à la diversité des repas. Pour le directeur des affaires publiques du géant de la restauration rapide, « le marché attend plusieurs tendances, dont la variété». Et McDonald’s France ne semble pas trop à blâmer sur ce sujet. Les restaurants français proposent ainsi deux fois plus de produits que leurs homologues anglais, et 2,5 fois plus que les Allemands, en variant les plaisirs (salades, yaourts, et même eau minérale !). Alain Chosson, secrétaire général adjoint de la Confédération logement et cadre de vie (CLCV) estime que « le débat ne tourne pas qu’autour de McDo, qui a engagé des efforts ». Selon lui, le problème vient plutôt des industries agroalimentaires. « Elles ont un tel niveau de connaissances qu’elles ne peuvent pas dire -on ne sait pas- ».

Accompagner la désaccoutumance

En écho à M. Le Guen, la CLCV se prononce elle aussi pour la discussion, plutôt que pour une judiciarisation excessive. D’ailleurs, M. Chosson se réjouit que « les industriels avec lesquels nous dialoguons le plus sont souvent ceux avec lesquels nous nous sommes le plus battu».

Si les échanges semblent la meilleure voie pour parvenir à la distribution de produits plus équilibrés ou présentant des dispositifs d’information relatifs à leur composition, certains points continuent de poser problème. Comme la communication par exemple, régie par le BVP (Bureau de vérification de la publicité). « Le BVP ne fait que des recommandations. Cela ne sert à rien», déplore M. Chosson, qui souhaite changer la donne : « les industries agroalimentaires ont créé l’accoutumance. Dans le cadre d’un plan d’action négocié, discuté et encadré, nous voulons pour notre part accompagner la désaccoutumance ». Un projet qui a le mérite d’être clair, mais qui a souffert de l’absence, hier matin d’un représentant de l’Ania. Car il est toujours appréciable de pouvoir donner son avis lorsque l’on est mis en cause.

Rédaction Réussir

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