Madrange renforce son axe nutrition santé
Un rugbyman, ambassadeur de la nutrition santé? L'idée aurait paru saugrenue il y a peu. Pourtant, la nouvelle star de Madrange s'appelle Bernard Laporte. « L'image du rugby, avec de grands mangeurs, de grosses troisièmes mi-temps, de l'amateurisme, c'est du passé », a expliqué hier à la presse le sélectionneur du Quinze tricolore. Le voilà donc parti pour vendre du jambon. Des spots TV seront diffusés à partir du 12 avril, avec trois vagues jusqu'en septembre. Au passage, Madrange (CA : 400 M EUR) accroît de 30 % son budget de communication, qui dépasse 4 M EUR sur 2006.
Le charcutier limougeaud vient de sortir des terrines de légumes. Il souhaite élargir son offre en pâtés, avec des produits plus en adéquation avec le Programme national nutrition santé (PNNS). Une gamme de jambons sans conservateur, à l'instar de celle lancée par Fleury Michon, est en préparation. A cela, s'ajoute l'engagement dans une fondation pour la recherche contre l'hypertension artérielle. Jean Madrangeas, p-dg du groupe, a annoncé sa participation dans la structure (en cours de reconnaissance d'utilité publique), qui réunira le monde scientifique, médical et, plus marginalement, industriel. « Nous voulons aller plus loin en matière de santé attitude, dans le cadre du projet européen Food for Life », a-t-il souligné.
Une autre ambition est de développer les activités internationales. Elles pèsent 6 % des 65 000 tonnes de spécialités charcutières vendues chaque année. L'objectif est de les doubler en trois ans. « Bernard Laporte nous permettra d'ouvrir des portes,a assuré le p-dg. Nous allons développer les ventes sous marque à travers quatre filiales implantées en Belgique, Angleterre, Espagne, États-Unis. L'angle d'attaque est la santé attitude, avec de nouvelles gammes, de nouveaux packagings ».
Après une phase difficile, Madrange affiche la meilleure performance du LS en marque de charcuterie (+4 % en volume) et conforte son leadership à la coupe (+1 point en part de marché valeur). Interrogé sur des rumeurs de mise en vente, le p-dg de l'entreprise familiale a souligné ses « relations étroites » avec les banques et les investisseurs. « Toutes les hypothèses sont ouvertes », a-t-il déclaré.