Aller au contenu principal

M. le sénateur, qu'avez-vous fait ?

« Qu'avez-vous fait ? Je vous rappelle que la LME a été proposée et votée par votre majorité, malgré les risques que de nombreux acteurs de la filière avaient dénoncés. » Serge Papin, PDG de Système U, répond ainsi dans une lettre ouverte au sénateur Michel Vaspart des Côtes-d'Armor qui l'accusait d'être responsable de la crise des éleveurs. Pointant du doigt des intermédiaires agroalimentaires, notamment laitiers, pas si blancs que l'on veut bien le croire, le distributeur estime que c'est la loi qui est responsable de tout. Une loi qui a certes poussé les enseignes à s'engager dans une guerre meurtrière des prix, mais a aussi empêché les transformateurs d'investir et donc de gagner en compétitivité. Et, par ricochet, a conduit les industriels à tirer les prix à la baisse en amont. Amont, lui-même de plus en plus exposé à la volatilité des prix mondiaux depuis la réforme de la Pac et la réduction des subventions à la production. Bon, mais que faire une fois ce constat dressé ? Changer la LME ? Les élus de gauche s'y évertuent depuis plusieurs mois en essayant d'améliorer son application. Et rouvrir le chantier ne servirait qu'à relancer la guerre des lobbies. Ce n'est pas le moment alors que l'élevage traverse une période des plus difficiles. « On est dans une culture de l'affrontement, il faut en sortir. Dans les pays anglo-saxons, ils ont une culture du travailler ensemble, il faut y passer en France », déclarait Francis Amand, le médiateur des relations commerciales agricoles le 8 juillet devant les députés. Comment ne pas adhérer à ce discours ? Il est urgent de remettre en place des rapports de confiance entre les opérateurs de la filière. Michel-Édouard Leclerc, dont l'enseigne est harcelée sur le terrain, affirme appliquer les accords de hausses de prix et demande aux éleveurs « de mettre un terme aux exactions ». Et s'il prouvait sa bonne volonté en infléchissant sa communication ? Exit le comparateur de prix, bienvenue au commerce équitable en France et à la valorisation des emplois locaux. Et si Michel-Édouard Leclerc contribuait à faire renaître la confiance ? On l'espère, sinon l'été sera chaud, très chaud. N. Marchand

Les plus lus

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

un graphique avec une courbe à la hausse, sur fond de grains de blé
Les prix des principales céréales progressent entre le 17 et le 24 novembre

Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le Petit Meunier vous…

Graphique cours du porc au MPF
Le prix du porc sous les 1,5 €/kg à Plérin, l’Allemagne perd 10 centimes

Le marché du porc européen repart sur une nouvelle baisse généralisée cette semaine. En France, le prix du porc reste en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio