L’origine Vietnam fait une percée sur le marché du chocolat
Depuis plusieurs années, les professionnels cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement en cacao. L’Asie du Sud-Est voudrait faire goûter sa différence.
Madagui, 150 km soit 3 heures de route au Nord-Ouest de Hô Chi Minh-Ville : la minorité ethnique Ma vient de récolter sa première tonne de fèves. Elle cultive 40 hectares de cacaoyers sous la canopée, juste à côté de collines où la forêt primaire a totalement disparu au profit notamment de la noix de cajou. Outre le WWF à l’origine du projet pour la protection de la forêt, des sociétés comme le négociant bordelais Touton et le chocolatier GrandPlace, installé à Binh Duong depuis 1984, soutiennent cette initiative. Le privé relaie désormais l’ONG pour améliorer la productivité, sécuriser la fermentation et assurer le débouché.
Inscrite dans la stratégie gouvernementale de diversification des productions végétales, la filière cacao vietnamienne a démarré dans les années quatre-vingt-dix. Cargill a ainsi mis en place une filière avec Mars dans une recherche de diversification d’approvisionnement. « Nous voulons sécuriser non seulement des volumes de matières premières mais surtout une origine reconnue pour sa particularité gustative » insiste de son côté Gricha Safarian, PDG fondateur de GrandPlace, dont les équipes accompagnent aussi des producteurs dans le delta du Mékong, principale zone de production du pays. « Nous sommes désormais capables de proposer du chocolat 100 % Vietnam. Il a été apprécié par les chefs américains lors de leur dernière rencontre à Las Vegas fin février et nous espérons que leurs collègues européens reconnaîtront également sa particularité » complète-t-il.
Aux côtés du Vietnam, la Papouasie-Nouvelle-Guinée vient également proposer un nouveau goût au marché. L’Allemand Ritter a ainsi lancé un carré de chocolat noir « garanti cacao Papouasie Nouvelle Guinée ».
