L’oignon doux des Cévennes arrive
Avec une quinzaine de jours de retard, la campagne de commercialisation de l’oignon doux des Cévennes, devenu AOP cet été, a débuté. Pour marquer cet événement, la coopérative Origine Cévennes (Gard) a convié ses clients à une visite didactique des vallées du Haut Gard spécialisées dans cette production. La coopérative a commercialisé l’an dernier 1 750 tonnes d’oignons doux dont 90 % sous AOC. Ce tonnage représente environ 80 à 85 % du potentiel d’oignon doux des Cévennes. A terme, l’objectif de la coop est de parvenir à un potentiel de 2000 t en propre. Une étude a été mise en place afin de déterminer les moyens à mettre à disposition des agriculteurs pour parvenir à cet objectif.
Nicolas Escand, président d’origine Cévennes a préparé son argumentaire : « l’oignon doux des Cévennes peut devenir un élément moteur de l’activité économique des vallées où l’industrie disparaît progressivement. Les rendements sont élevés, environ 50 t/ha, et sa valorisation est intéressante. Le prix payé au producteur varie selon les années entre 1 euro et 1,30 euro. D’où le slogan : “1 ha fait vivre une famille.” L'oignon doux des Cévennes a trouvé sa niche commerciale sur le segment haut de gamme. Il y est généralement écoulé à un prix variant de 3,5 à 4,5euros/kg. »
La notoriété est déjà au rendez-vous
Un des objectifs des producteurs durant ce week end de découverte a été de démontrer la difficulté à cultiver un oignon de qualité. Le cahier des charges prévoit que l’AOC ne soit cultivée qu’en terrasses pour des raisons pédo-climatiques. Ce qui implique de nombreux investissements pour conserver ou réaménager les terrasses et l’impossibilité de mécaniser la culture. De la plantation à la récolte et à la préparation du produit, 3 000 à 4 000 heures de travail manuel sont nécessaires à la culture d’un oignon. « La création de la coopérative en 1991,explique Thierry Gastou, nous a permis de nombreux progrès techniques, une homogénéisation de la culture et le développement de notre aire de commercialisation. » L’oignon des Cévennes a en effet longtemps été commercialisé localement. Il a obtenu depuis une audience nationale en étant commercialisé à 45 % en GMS, 40 % sur des circuits traditionnels, 10 % à l’export et 5 % seulement sur les marchés locaux.
La coopérative, qui commercialise sous la marque Doux Saint André, propose une gamme complète sous AOC : le plateau « sélection », le carton jaune pour la catégorie extra, le carton vert pour la catégorie 1 et des filets de 500 grammes à 1 kg, quantité disponible également en D Pack jusqu’à fin février, mi mars. Après avoir travaillé sur le packaging, la coopérative travaille sur la promotion du produit au motif que « la notoriété est acquise mais il faut l’entretenir et la développer. » Pour ce faire, plusieurs films ont été réalisés d’une durée de 40 minutes, 9 minutes et 2’30 destinés aux animations et mis à disposition des clients de la coopérative.