Loi d'orientation : les salariés agricoles ont leur mot à dire
Réunis hier au Sia autour d'un débat sur l'avenir des services à l'agriculture, les salariés agricoles ont fait savoir qu'ils ne voulaient pas être les oubliés de la future loi d'orientation agricole (LOA). « Sur la place des services à l'agriculture, la loi d'orientation agricole doit définir les priorités du pays et les modes d'organisation pour qu'enfin on sache qui fait quoi», a résumé François Heyman, un représentant de la FGA-CFDT. Or, le syndicat craint que l'actuel projet de loi occulte ces questions pourtant partiellement abordées dans les propositions de la commission nationale d'orientation.
« On attend que la LOA soit une vraie loi d'orientation et non pas seulement d'exonération de charges sociales et de défiscalisation. On ne fait pas une politique économique à partir d'exonération», a prévenu M. Heyman. Le syndicat agricole estime que les quelque 100 000 personnes employées dans le "tertiaire agricole" ne doivent pas être laissés pour compte et a rendu public une série de propositions en vue de la future loi. Tous les aspects de la loi sont abordés y compris l'organisation de l'offre et des filières.
La FGA-CFDT prône le développement de la coopération entre producteurs via des centrales de ventes et le renforcement des interprofessions et organisations de producteurs. Concernant le développement de nouveaux débouchés, le syndicat affirme que « la France doit booster l'application des directives européennes sur les biocarburants en imposant un pourcentage de bio (sic) dans les carburants».
Le social comme critère de qualité
Plus original, sur le chapitre qualité et différenciation des produits, la FGA-CFDT soutient l'idée d'intégrer les critères de condition de travail (taux d'accident du travail, maladies professionnelles...) comme élément significatif de qualité. « Les signes de qualité doivent s'accompagner d'un référentiel en matière sociale. L'éthique ne se limite pas à l'absence de pesticides ou à diverses pratiques agroenvironnementales. La non-application de la convention collective ou du code de travail doit faire retirer la labélisation de l'exploitation», développe le syndicat de salariés. La FGA-CFDT a sollicité un rendez-vous auprès de Dominique Bussereau pour lui exposer ses propositions et lui faire part de ses craintes sur la privatisation progressive des services à l'agriculture.