L’Office des céréales fête ses 70 ans
En 1936, pour enrayer une série de crises du marché du blé qui mettait à mal un monde agricole comptant alors sept millions d’agriculteurs dont deux millions de producteurs de céréales, le gouvernement de Front Populaire, dont le ministre de l’Agriculture était alors Georges Monnet créait l’Onib, l’Office du blé. Sa première mesure, dès septembre 1936, consista en la mise en place d’un prix garanti du blé (140 francs le quintal) au producteur.
Outre cette mesure essentielle pour sortir le marché du blé d’une spéculation destructrice, à tous les sens du terme puisque ponctuée parfois de suicides, l’Office mettait en place des structures d’organisation du marché dont la création d’Organismes Stockeurs, seuls habilités à collecter la récolte. Ces « OS » qui doivent payer comptant ou par des acomptes immédiats les agriculteurs qui leur livrent une récolte qu’eux-mêmes ne pourront rentabiliser que tout au long de la campagne, bénéficieront de l’aval de l’Onib auprès de la Banque de France pour disposer des avances financières pour payer leurs livreurs.
En 1940, l’Onib devient l’Onic
Ce sont là les grands piliers de l’organisation du marché instituée par l’Onic, avec un outil incontournable pour en garantir le fonctionnement : intervention, stockage public à prix garanti pour dégager le marché en cas de baisse des prix, remise de stocks sur le marché en cas de hausse excessive.
En 1940, l’Onib devient l’Onic, Office national interprofessionnel des céréales, sa compétence s’étendant à toutes les céréales et ses missions à gérer une économie de guerre et le rationnement qui durera jusqu’en 1949. C’est la gestion de la pénurie qui, dès le début des années 1950, virera à l’autosuffisance puis à l’abondance, ouvrant la voie à une vocation exportatrice. L’Onic accompagnera cette évolution sur le plan national d’abord puis dans le cadre communautaire, jusqu’à la réforme de la PAC en 1992 fondée sur l’alignement des prix européens sur les prix mondiaux, la perte étant compensée pour les producteurs par l’institution d’aides directes.
L’Onic est chargé de payer ces « aides compensatoires » aux producteurs et conservera cette mission tout au long des réformes successives de la PAC et jusqu’à aujourd’hui où se rôle est dévolu à l’Agence Unique de Paiement, l’AUP.
Lundi, l’UAP fêtait son premier anniversaire et l’Onic son 70e et dernier puisque depuis juin, il a cédé la place à l’ONIGC qui continuera toutes les autres missions de l’Onic, mais aussi de l’Oniol pour les oléagineux et du FIRS, pour le sucre. Dans la foule d’invités venus saluer cette nouvelle adaptation du vieil office aux exigences des organisations de marché, nombreux étaient les anciens présidents et directeurs venus témoigner de leur attachement à l’établissement en en rappelant l’histoire et l’œuvre.