L’industrie bretonne va décélérer en 2008
La croissance du chiffre d’affaires global de l’industrie agroalimentaire bretonne a été deux fois supérieure en 2007 à l’exercice 2006, à près de 16,5 milliards d’euros, révèle une étude de la direction régionale de la Banque de France, publiée dans L’Observatoire des IAA de Bretagne de mars. La volaille, l’industrie du poisson et le lait ont tiré l’activité, tandis que les secteurs de la viande bovine et du porc stagnaient. « Les rentabilités d’exploitations se sont étoffées », poursuit l’étude.
83 projets d’innovation à l’étude
Ce regain d’activités a été propice aux investissements de R & D, de production et de marketing, estimés à 350-400 millions d’euros en 2007 par une seconde étude publiée dans le même numéro de l’Observatoire. Si baisse d’activité au plan national et hausse des matières premières devraient normalement ralentir le train des investissements en 2008, ils pourraient tout de même s’imposer « du fait de l’apparition de nouvelles contraintes réglementaires, environnementales ou commerciales », ou par la nécessité d’améliorer sa productivité, poursuit la seconde étude, rédigée par le service veille de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne.
Seulement 30 % de ces dépenses projetées correspondraient à des accroissements de capacités, poursuit la même étude. En fait, le tissu dense des PME bretonnes a pris conscience qu’il lui faut inventer de nouveaux produits ou méthodes industrielles pour se distinguer sur des marchés de masse. Ainsi au travers de Valorial, pôle de compétitivité agroalimentaire de Bretagne, ce sont 83 projets d’innovation qui ont été présentés en deux ans, pour 68 millions d’euros d’investissements. Les Marchés reviendront prochainement sur ce sujet.
Cependant, la croissance des activités agroalimentaires de 2007 en Bretagne n’a pas permis au secteur de juguler la baisse de l’effectif industriel (56 890 équivalent temps plein en 2006), en baisse continue depuis 2001, constate la revue de l’Observatoire. Laquelle note toutefois une hausse significative (+ 8,9 %) du recours à l’intérim (7 451 équivalent temps plein en 2006, selon, la direction régionale du travail) qui traduit la volonté de conserver de la souplesse face aux à-coups du marché. Le volume d’emplois ne devrait pas se remettre à grossir de sitôt. La modification récente des relations commerciales entre fabricants et distributeurs, et « la disparition progressive des mécanismes de soutien des marchés par l’UE » ont favorisé l’émergence d’une vague de concentration en 2007, et de rationalisation des effectifs, principalement dans l’industrie de la viande (le quart des effectifs salariés en Bretagne).