L’industrie alimentaire se rebiffe contre l’Afssa
Cette semaine, le rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur les risques et bénéfices des acides gras trans pour la santé a suscité de vives réactions au sein de l’industrie alimentaire. (Lire LM du 5 avril)
Ces évaluations et recommandations, publiées le 4 avril dernier, ont été reçues avec un réel étonnement par l’Alliance 7 L’Alliance 7 regroupe 9 syndicats : Biscotterie, Biscuiterie, Céréales prêtes à consommer ou à préparer, Chocolaterie, Confiserie, Miels, Compléments Alimentaires, Aliments de l’Enfance et Diététique, Apéritifs à croquer, Desserts et petits-déjeuners en poudre., interrogée par Les Marchés. L’organisation dénonce un amalgame entre les produits contributeurs d’acides gras (AG) trans : viennoiseries, pâtisseries, barres chocolatées et biscuits. Les recommandations de l’Afssa ne pourraient s’appliquer de la même manière à chacun de ces produits, fondamentalement différents, selon elle.
Étiquetage nutritionnel : des priorités à définir
Le secteur de la biscuiterie-chocolaterie se considère particulièrement lésé : selon l’industrie, l’abaissement des contrôles sur les AG trans depuis 1999 et le souci constant de la qualité par les industriels ne laissaient en rien présager un tel rapport. L’Alliance 7 considère que la situation actuelle ne pose pas un problème de santé publique. Et de citer le rapport de l’Afssa : « Les apports moyens en AG trans totaux dans la population française sont estimés à 1,3 % de l’AET et donc en dessous du seuil de 2% qui est associé à une augmentation significative des risques de maladies cardio-vasculaires.»
Du côté des artisans boulangers, l’Institut National de la Boulangerie Pâtisserie (INBP) estime que la logique de production de masse de viennoiserie régit en partie le marché : la qualité de la matière grasse pâtirait, selon l’Institut, de la pression exercée sur les industriels et fournisseurs, en quête de la moindre optimisation du coût. Afin de lutter contre une trop forte concentration d’AG trans dans les produits, l’INBP ne peut que recommander d’utiliser des matières grasses de qualité. L’Afssa encourage également les industriels de la margarinerie et des matières grasses pour le secteur agroalimentaire à diminuer les teneurs en acides gras de leurs produits.
Enfin, la question d’un l’étiquetage nutritionnel relatif aux AG trans, soulevée par l’Afssa, a laissé l’Alliance 7 et l’INBP dubitatifs. Ils estiment nécessaire de redéfinir des priorités dans l’étiquetage nutritionnel. Le consommateur est submergé d’informations complexes et peine à en faire bon usage pour son équilibre alimentaire, selon eux.