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L'Inde, marché d’avenir pour les vins français ?

Une classe moyenne urbaine, éduquée et solvable, apparaît en Inde. Sera-t-elle la Chine de demain ?

«Avec une population de plus d’un milliard d’habitants (+10 % par an) - la plus jeune du monde -, l’Inde constitue la seconde zone de consommation potentielle du monde. Mais la grande erreur serait de croire qu’il s’agit d’un marché d’un milliard de consommateurs », a expliqué Pascale Fleury, chef de secteur Agriculture & Agro-alimentaire à la mission économique de New Delhi, invitée par l’AAPrA Association Aquitaine de Promotion Agroalimentaire. à rencontrer à Bordeaux des patrons d’entreprises vinicoles d’Aquitaine.

18 langues officielles, beaucoup de religions et de castes, d’incroyables ruptures entre l’Inde urbaine et l’Inde des campagnes (à 50 % illettrées), un Sud ouvert aux contacts et un Nord plus rugueux, des infrastructures totalement insuffisantes : ce n’est pas un marché facile. « Mais une classe moyenne urbaine, éduquée et solvable, apparaît depuis peu, indique-t-elle. 300 millions de personnes qui travaillent dans des grandes entreprises et qui constituent “une troisième Inde avec des comportements sociaux et de consommation totalement différents” : c'est le marché du vin de demain, pressent-elle. Avec par ailleurs de fortes demandes de produits agroalimentaires. »

Des taxes parmi les plus chères du monde

L’an dernier, le taux de croissance de la consommation des vins avoisinait les 30 % en Inde et ça continue, malgré des taxes parmi les plus chères du monde et la prohibition de l’alcool dans de nombreux états. Avec quelques producteurs et de nouvelles plantations, le pays a produit 7,3 millions de litres en 2006 (à 85 % dans l’État de Bombay), principalement pour la consommation intérieure.

« Alors ces 30 % de croissance, ça fait rêver : tout le monde arrive ! » dit encore Pascale Fleury qui voit là « un marché récent et d’avenir », avec une nouvelle culture sociale du vin plutôt « fashion » pour les cadres supérieurs des grandes entreprises, 15 millions d’expatriés et « des riches très très riches ».

Des demandes particulières

Depuis 5 ou 6 ans, en Inde, superettes et hypermarché progressent à + de 40 % par an, portés par des groupes indiens. Mais l’essentiel des ventes de vins se fait en B to B hôtels, restaurants), duty free et wine shops. En Inde, les vins (qu’on aime fruités, sucrés) ne sont pas consommés à table mais à l’apéritif. Les vins locaux sont vendus entre 6,50 et 9 euros. Et des crus qui partent à 2 euros de France atteignent les 18 euros et plus par le jeu des taxes douanières, étatiques et inter-états.

A côté des vins d’entrée de gamme existe aussi une demande de vins plus sophistiqués pour les classes aisées, pour le marché du cadeau et… celui du mariage. Un père peut dépenser 5 ans de revenus pour marier sa fille, a expliqué Pascale Fleury : il y a bien aujourd’hui « une Inde ordinaire et une Inde très sophistiquée » dans un pays où le vin apparaît encore comme un produit de luxe. Voire exotique.

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