Limagrain vise le leadership en blé
Il y a 20 ans, la coopérative auvergnate Limagrain a fait le choix de se diversifier dans le blé. Elle qui était jusqu’alors essentiellement connue pour ses semences de maïs, a alors jugé cette évolution naturelle pour un groupe européen. Ce choix stratégique s’est traduit par le rachat de plusieurs entreprises au fil des ans, la dernière opération étant la prise de participation cette année de 25 % de l’Australien AGT. Un développement mondial qui lui permet de tenir le haut du pavé du marché du blé. Limagrain est n°2 en France et leader en Espagne et au Royaume-Uni. Mais la coopérative ne veut pas en rester là et annonce clairement viser le leadership mondial d’un marché pesant 215 millions d’hectares.
Des investissements chez Jacquet
Le groupe lorgne donc avec envie sur les territoires où il est absent comme l’Inde, l’Amérique du nord ou encore l’Argentine. Et les moyens devraient évoluer en conséquence. Actuellement, le blé mobilise 10 stations de recherche, environ 80 chercheurs et techniciens pour un budget de recherche de 11 M Eur. Mais selon Daniel Chéron, directeur général de Limagrain, cette branche va connaître prochainement « une montée en puissance ». Certes, le blé est attirant par la progression de ses rendements et l’augmentation constatée des besoins mais le développement du groupe sur ce marché est aussi un choix de raison à en croire M. Chéron : « Notre stratégie consiste à nous affirmer comme un leader mondial maîtrisant l’ensemble de la chaîne, ce à quoi nous ne pouvons pas prétendre au niveau du maïs puisque nous nous trouvons face à des agrochimistes de grande envergure ». Preuve supplémentaire de son intérêt pour le blé, Limagrain a contribué au projet de séquençage de son génome d’où sortiront peut-être les grandes innovations de demain.
Pas question pour autant de délaisser ses autres activités et notamment la branche « produits céréaliers » représentée par Jacquet qui va bénéficier dès janvier de la mise en service de deux nouvelles lignes sur son site de Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme). Le Belge Milcamps a par ailleurs été racheté il y a quelques mois permettant au groupe de compléter sa gamme avec des pains ethniques et des gaufres.