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Limagrain prend plus de carrure à l’international

Renforcé dans son ancrage territorial après la fusion avec Domagri, le groupe coopératif regarde à l’étranger pour stimuler la croissance de ses trois pôles : semences grandes cultures, semences potagères et produits céréaliers.
«Déjà leader européen sur le blé, nous avons décidé de donner une dimension plus internationale à nos activités », commentait fin décembre Daniel Chéron, directeur général de Limagrain. Semencier avant tout, le groupe coopératif, au chiffre d’affaires consolidé de 1 349 millions d’euros pour 69 millions de résultat net, affiche pour objectif de devenir leader mondial du blé. Pour y parvenir, ses dirigeants misent sur des prises de positions aux États-Unis. « Nous avons racheté plusieurs petits semenciers américains en 2010 et nous avons créé une station de recherche dans le Colorado », souligne Daniel Chéron. Renforcé par l’entrée dans son capital du Fonds stratégique d’investissement (FSI), le groupe entend notamment y dynamiser ses programmes de recherche en semences de grandes cultures (d’un montant de 141 millions d’euros en 2009-2010), « y compris dans les biotechnologies ».

Un premier blé OGM pour 2016

Aux États-Unis, Limagrain investit dans les OGM dits de deuxième génération, en blé et maïs, sur l’efficience azote et la résistance sécheresse. Au quatrième rang mondial des acteurs mondiaux de la semence, derrière Monsanto, Pioneer et Syngenta, le groupe coopératif du Puy-de-Dôme espère bien être le premier à lancer un blé OGM (d’ici 2016) puis, plus compliqué techniquement, un blé hybride (d’ici 2020). En maïs, Limagrain ambitionne également de consolider ses positions internationales en étendant ses activités vers l’Amérique du Sud puis l’Asie. Concernant les semences potagères (qui pèsent 40 % du chiffre d’affaires consolidé du groupe), Limagrain occupe déjà la deuxième place sur l’échiquier mondial. « Sur ce segment, on peut espérer un jour ravir la place à Monsanto », déclare le directeur général du groupe. Sur l’exercice passé, l’expansion internationale de cette activité a été marquée par l’acquisition de trois programmes de recherche : en tomates (avec PHRO en Pologne), en choux-fleurs (avec Trinity Growers au Royaume-Uni) et en maïs doux (avec Meza Maïs aux États-Unis).

Produits céréaliers, en attente d’une croissance externe

Il y a un an, le groupe affichait également de fortes ambitions sur les produits céréaliers (voir LMH du 24 septembre 2009). « Ce pôle, le plus récent, est en cours de construction. Nous avons dans l’idée de l’équilibrer avec les deux autres pôles (NDLR : semences grandes cultures, 520 millions d’euros, et semences potagères, 540 millions d’euros) », affirme toujours Daniel Chéron. Mais avec 230 millions de chiffre d’affaires, cette activité – qui comprend la panification et les ingrédients céréaliers – est encore loin du compte. Après l’achat du spécialiste belge des gaufres, Milcamps (2008), la crêperie Lebreton (octobre 2009) puis les moulins Verdonnet (janvier 2010), Limagrain avoue être à la recherche de nouvelles acquisitions de plus grande taille. « Nous avons besoin d’internationaliser notre activité. Nous avons étudié beaucoup de dossiers, on en a toujours quelques-uns sous le coude, plutôt à l’étranger », confie Daniel Chéron. En attendant, la coopérative poursuit son offensive vers les linéaires de la grande distribution française avec l’élargissement de la gamme Jacquet. Après le lancement des gaufres en novembre 2010, la marque se déclinera dès le début 2011 sur des références de crêpes (fabriquées dans l’usine de Crêperie Lebreton à Langonnet). Une offre « gourmande » qui viendra renforcer des positions déjà fortes sur certains marchés. Leader sur les pains festifs, Jacquet possède aussi désormais 14,5 % du marché du pain de mie et 45 % du marché du pain sandwich (avec une croissance à deux chiffres sur le dernier exercice). Dans son rapport annuel, Limagrain se félicite aussi de quelques succès marketing de l’an passé. Le lancement de Tartine P’tit Déj, en remplacement de Tartine Maline, et un travail sur les recettes ont permis à la gamme d’accroître ses ventes de 30 %. Acquis en janvier 2010, le moulin du Verdonnet, une des minoteries les plus modernes d’Europe, devrait vite passer de 55 000 à 80 000 tonnes de farines à haute valeur ajoutée utilisées entre autres pour la fabrication des produits Jacquet. Cette usine approvisionne aussi l’activité ingrédients céréaliers (59 millions d’euros de chiffre d’affaires). Leader en farines spéciales, Limagrain Céréales Ingrédients compte Unilever, Nestlé et Kraft parmi ses clients. Pénalisée par la faiblesse des cours des céréales européennes sur la dernière campagne, cette petite branche de Limagrain a vu ses ventes reculer de 2,6 %.

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