« L'image du Jeune Bovin doit être améliorée »
LM : Quels sont les objectifs de votre publication ?
Philippe Dagorne : L'engraissement souffre d'un déficit d'image. C'est ce que montrent les résultats de notre enquête auprès des prescripteurs. Leurs interrogations portent essentiellement sur la rentabilité. Ils ne pensent pas qu'un atelier de JB soit aussi performant qu'un système laitier. Or, il faut ramener la rentabilité au temps réellement consacré par l'éleveur. Les travaux menés par les Réseaux d'élevage viande bovine soulignent le faible niveau de travail d'astreinte (alimentation, paillage et surveillance) réclamé par un atelier d'engraissement : de l'ordre de 8 heures par an et par JB. Notre objectif à travers JB Flash est de redorer l'image de la production.
LM : Pensez-vous que l'engraissement a de l'avenir ?
Philippe Dagorne : Le nombre de moules à veaux va se maintenir, grâce au recouplage des aides au troupeau allaitant. Reste à faire en sorte que la finition ait lieu dans la région plutôt qu'en Italie. Cette année, les volumes de JB dans le grand Ouest sont attendus en hausse de 4 %. A titre de comparaison, les autres catégories de produits devraient au mieux se stabiliser. La filière régionale a un atout important : la densité de JB dans l'Ouest. Nos organisations de producteurs doivent cependant travailler à l'amélioration des coûts de production. De plus grands ateliers, de 200, 300 voire 400 places sont nécessaires. Pour répondre aux attentes de l'aval, il faut améliorer la régularité et l'homogénéité. Les éleveurs attendent pour leur part davantage de contractualisation avec les entreprises. Il est important de réagir face au déficit en viande bovine dans l'UE. Le danger, c'est l'importation de produits bon marché, qui entraînera une pression sur les prix.
LM : Quel contenu souhaitez-vous diffuser dans JB Flash ?
Philippe Dagorne : Une note de conjoncture, des informations techniques... Ce premier numéro permet de mesurer l'importance de la production de JB dans l'Ouest, qui pèse 50 % des tonnages nationaux. Particularité supplémentaire de la région : l'organisation de sa production. L'Urgo fédère 19 OP. Chacune d'elles dispose de sa propre autonomie, notamment commerciale. Elles écoulent leur production auprès d'une dizaine d'abatteurs, dont les principaux sont Socopa, Charal et Soviba (75 % des volumes). Une autre plaquette permet aussi de présenter la filière. On y lit que 95 % de la production française de JB trouve un débouché dans l'UE, c'est-à-dire sur des marchés stables et solvables. En France, le jeune bovin réalise une percée remarquable. Autrefois cantonné dans des zones traditionnelles de consommation (Est et Sud-Est), le JB apparaît aujourd'hui comme un substitut idéal à la vache de réforme qui se raréfie.