L'hypercadeau aux hypermarchés

Il n’y a pas que les agriculteurs et les industriels à se battre contre le projet de loi de modernisation économique. Tandis que la FNSEA et six autres organisations professionnelles remettent ce mardi matin à l’Assemblée nationale une pétition signée par plus de 7 000 chefs d’entreprise, l’hebdomadaire Marianne lance, dans son dernier numéro, « un appel citoyen contre Leclerc et les autres ». Dénonçant un « hypercadeau fait aux hypermarchés », le journal s’en prend pêle-mêle à Michel-Edouard Leclerc, aux lobbies de tous bords et à… Nicolas Sarkozy. Dommage que le dossier -notamment écrit par Daniel Bernard… un homonyme de l’ancien patron de Carrefour (!)- soit peu argumenté, et concentre ses flèches vers le président des Centres Leclerc, avec lequel le journal semble avoir un compte à régler. Parmi les enjeux soulevés par Marianne, le sort des PME. « Il faudra bien un jour calculer 'le juste prix' de cette course à la 'baisse des prix '. Quel prix pour ces milliers de petits commerces fermés, pour ces dizaines de milliers d’emplois sacrifiés ? ». Michel-Edouard Leclerc avait répondu -avant même la sortie de l’article- sur son blog aux attaques du journal : « L’enjeu de la réforme actuelle, c’est l’alignement des pratiques commerciales françaises sur les pratiques européennes. Pourquoi ce qui marche bien ailleurs ne devrait pas fonctionner chez nous. A qui fera-t-on croire qu’il en résulterait dépôts de bilan et licenciements ? Foutaises. » Marianne cherchait manifestement la polémique. Il y a réussi. Ajoutons que cette livraison de Marianne contient un sujet à notre avis plus instructif, consacré à la « disparition programmée des poissonneries », dont le nombre de boutiques a chuté de 5 000 en 1990 à 2 500 en 2600. Le papier, signé Isabelle Saporta, est complété par un autre consacré aux atouts de la pisciculture française.