L'exportation de volailles reste en berne
Les représentants de la filière volaille, qui rencontraient hier soir le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau, avaient à leur disposition les dernières données chiffrées rassemblées par l'Office de l'Élevage en vue du Conseil spécialisé annulé de mardi. Si la consommation des ménages s'est redressée dès le mois d'avril (à l'exclusion de la dinde), et si le prix de poulet prêt à cuire à Rungis rattrape son niveau de l'an dernier, les chiffres du commerce extérieur restent à déplorer.
Lors de la quatrième période Secodip de l'année, achevée le 23 avril, les achats de poulet entier prêt à cuire étaient en recul de 5 % sur la même période de l'année 2005. Les découpes étaient à - 13 % et la dinde à - 20 %. La persistance des méventes, pour cette dernière, n'est pas attribuée qu'à la psychose de la grippe aviaire.
La diminution des exportations de volaille congelée s'est accentuée en mars (- 46 % par rapport à mars 2005) pour donner une baisse trimestrielle de 32 % à 71 000 tec (tonnes équivalent carcasse). La vente de ce volume a rapporté 63,5 millions d'euros, ce qui représente une perte en valeur de 29 % sur ces trois mois. La diminution trimestrielle des volailles fraîches (34 000 tec ayant rapporté 78,3 millions d'euros) est de 34 %, engendrant une perte en valeur de 20 %. Diminution de la consommation oblige, les importations ont diminué elles aussi, de 9,4 % sur les trois premiers mois de 2006, à 8 300 tec.
Le préjudice pour les éleveurs et accouveurs est une diminution de 9,7 % à 272 800 t de la production française de poulet de chair. Les aviculteurs espagnols n'y ont pas échappé (- 9,6 % sur janvier et février). En contraste, le Royaume-Uni a produit 537 400 tonnes sur 5 mois, en régression de seulement 1,8 % ; tandis que l'Allemagne a progressé de 10,8 % sur trois mois, d'après les chiffres de la Commission européenne.
En France, l'élevage a utilisé 17,8 % de poussins éclos de moins au premier trimestre, par rapport à 2005, et seulement 52 millions de têtes en mars. La filière dinde a utilisé 12,8 % de dindonneaux en moins sur la même période et seulement 8,9 millions de têtes.
La sagesse des prix des aliments adoucit la conjoncture pour la partie amont. L'indice Itavi reste dans la lignée de 2005, tout en se plaçant au-dessus. La situation est sans commune mesure avec la flambée de 2003-2004 et plus clémente que dans la première partie de 2003.