L’Europe vote pour le « bœuf élevé à l’herbe »
Longtemps endormie, la spécialité traditionnelle garantie (STG), un obscur signe d’identification européen créé en 1992, sera-t-elle ressuscitée par l’union sacrée des éleveurs bovins de race à viande du vieux continent ? Une vingtaine de dossiers de STG ayant été déposés en plus de 15 ans (dont un seul par la France), la Commission européenne s’apprêtait à enterrer une certification plus souple que l’AOP ou l’IGP, garantissant « la composition traditionnelle d’un produit ou d’un mode de production ». Mais la STG pourrait renaître grâce au plus gros dossier de demande de reconnaissance jamais déposé en agroalimentaire (AOP, IGP et STG confondus). Un dossier défendu par les éleveurs de races allaitantes (destinées à la production de viande) de trois pays : France, Royaume-Uni, Irlande. Les promoteurs du projet font valoir un atout susceptible d’émouvoir Bruxelles : le dossier est commun à plusieurs pays et extensible à d’autres états attachés à cette production. Il réunit cinq interprofessions : Interbev pour la France, Bord Bia pour l’Irlande, Quality Meat Scotland pour l’Écosse, Eblex pour l’Angleterre et Hybu Cig Cyrmu pour le Pays de Galles. Le Royaume-Uni présentera en effet le dossier du « Traditional Pasture Reared Beef » au nom de tous les autres États. Longtemps réticents à l’égard de cette procédure, les pouvoirs publics français, sous la pression de l’élevage allaitant, soutiennent désormais l’initiative, de nature à valoriser les races à viande auprès des consommateurs.