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L’Europe veut rassurer les producteurs traditionnels

Invitée à s’exprimer la semaine dernière à Paris, la Commission européenne s’est dite prête à aider les producteurs à mettre à niveau leurs procédures sanitaires. C’est notamment l’objet du projet Truefood.

Les 23 et 24 octobre derniers, avait lieu à Paris un séminaire de la présidence française du Conseil de l’Union européenne sur la situation des produits traditionnels qui représentent face à la grande industrie alimentaire une alternative non négligeable en termes de goût et de diversité. Les acteurs principaux de ce secteur sont des PME régionales, souvent mal informées, sous équipées et peu rompues aux avancées rapides des systèmes d’assurance de la qualité. C’est ainsi qu’un programme « Truefood » (TRaditional United Europe Food) a été mis en place en 2006, pour une durée de quatre ans afin de donner de la valeur aux produits alimentaires traditionnels. Le budget global est de 23 M€ et se trouve porté par 11 fédérations nationales alimentaires, dont l’Ania et 31 groupements ou instituts concernés par l’agroalimentaire (lire LM du 24 octobre). C’est l’Inra de Grignon qui est chargé de coordonner le pilier scientifique du projet qui implique notamment 8 unités de recherche INRA.

La première tâche a été de recenser l’avis des Européens quant à une définition précise des produits traditionnels. D’après l’étude réalisée par TrueFood, « il s’agit d’un produit bien connu, préparé par les grands-parents, consommé régulièrement, fabriqué avec une recette authentique, avec un processus de production authentique, avec des matières premières authentiques ». Les attributs positifs qui ont été associés à l’alimentation traditionnelle sont : « bonne qualité », « bon goût », « sécurité » et « valeur nutritive ». De fait, le signe qui représente le mieux les productions traditionnelles est l’AOP.

Un programme pour identifier les besoins

Les différents objectifs et étapes du programme Truefood sont ainsi de répertorier, d’identifier les besoins, d’analyser leur contenu et d’apporter les solutions les mieux adaptées. Ceci passe par plusieurs phases :

- Identifier et mesurer les perceptions du consommateur, les attentes et les comportements en ce qui concerne des caractéristiques de sécurité et de qualité des produits alimentaires traditionnels, et des innovations qui pourraient être introduites dans l’industrie alimentaire traditionnelle.

- Identifier, évaluer et transférer dans l’industrie les innovations qui garantissent la sécurité des aliments, particulièrement en ce qui concerne les risques microbiologiques et chimiques.

- Identifier, évaluer et transférer dans l’industrie les innovations qui améliorent la qualité alimentaire, tout en maintenant ou en améliorant d’autres caractéristiques de qualité importantes pour les consommateurs de produits alimentaires traditionnels (par exemple des qualités sensorielles, environnementales et éthiques comme la protection des animaux).

- Apporter un appui au marketing et au développement des chaînes d’approvisionnement des produits alimentaires traditionnels.

- Etablir un système efficace et pérenne pour le transfert de technologie des innovations (celles développées dans les projets de Truefood et dans d’autres projets de R&D européens, nationaux ou financés par l’industrie) dans l’industrie alimentaire traditionnelle, se focalisant spécifiquement sur les PME.

« On nous a reprochés d’encourager les produits aseptisés a déclaré Eric Poudelet, chef de l’unité hygiène alimentaire à la DG Sanco. Aujourd’hui, nous rétablissons l’équilibre avec les spécialités traditionnelles. Mais attention, traditionnelles ne veut pas dire fabriqué comme il y a 100 ans. Les process ont évolué et un gros travail de sécurité sanitaire a été réalisé. Ce n’est pas sur les murs qu’il faut chercher les bactéries pathogènes, c’est dans le produit en lui-même. » Pascale Briand, directrice générale de l’Afssa a corroboré cet avis en donnant quelques exemples : « Il y a une grande place pour ces produits car ils apportent la diversité dont le consommateur a besoin. Bien sûr, nous prévoyons des dérogations. Il faudra bien faire l’évaluation des risques et adapter. Il faut préserver les produits de terroirs et leur donner le maximum de chance vers le consommateur. »

Nous informons nos lecteurs qu’un document très bien réalisé par Laurence Berard et Philippe Marchenay « L’application du paquet hygiène aux produits traditionnels », est disponible sur le site http://rhone-alpes.synagri.com (rubrique Zoom sur…, thème Paquet Hygiène).

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