Aller au contenu principal

Chronique
L’Europe plus transparente ou plus contraignante ?

Depuis le 27 mars, le règlement no 2019/1 381 est entré en application, il concerne la transparence et la pérennité de l’évaluation des risques de l’Union européenne dans la chaîne alimentaire, avec l’Efsa comme chef d’orchestre. Décryptage.

Depuis le 27 mars dernier, le règlement no 2019/1 381 (1) relatif à la transparence et à la pérennité de l’évaluation des risques de l’Union européenne dans la chaîne alimentaire est entré en application. Ce règlement pourrait avoir d’importantes conséquences pour tous les requérants, dans le cadre de demandes d’autorisation de nouveaux additifs, enzymes, « novel food », etc.

Mais bien que celui-ci s’intitule « transparence », pas moins de cinq actes délégués l’accompagnent, risquant de rendre sa lecture d’autant plus difficile.

De son côté, l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) n’est pas en reste : chargée des aspects plus « pratiques » de la gestion de cette « transparence », elle a publié un certain nombre de guidances (2) et entend organiser des webinaires dans les prochaines semaines, afin d’aider les opérateurs à appliquer ces nouvelles règles.

Le règlement relatif à la transparence et à la pérennité de l’évaluation des risques de l’UE dans la chaîne alimentaire affectera principalement les domaines suivants : additifs, enzymes et colorants, matériaux au contact alimentaire, « novel food », arômes de fumée, OGM, alimentation animale.

Plus de fiabilité dans les études

Les principaux éléments de ce règlement peuvent ainsi être résumés.

Plus de transparence (3) : il deviendra, enfin, possible de solliciter de la part de l’Efsa, un avis avant soumission, à l’instar de ce qu’il se passe aux États-Unis dans le cadre des dossiers GRAS. Le règlement est également en faveur de la publication de toutes les études (positives ou négatives).

Davantage de fiabilité dans les études : l’Efsa va créer une data base publique des études en cours.

Une meilleure gouvernance : les États membres, la société civile et le Parlement européen, vont être représentés et, donc, davantage associés à la gestion des dossiers au sein de l’Efsa.

Enfin, une communication plus efficace : afin d’améliorer la coordination entre, d’une part, l’Efsa et la Commission européenne et, d’autre part, les parties prenantes (4), la Commission européenne a demandé à l’Efsa de fournir une assistance technique dans le domaine de la communication sur les risques, et ce, pour étayer le « plan général relatif à la communication sur les risques »

Incidence sur la confidentialité des données

À ce jour, cinq règlements d’exécution ont été publiés.

Mais cet ensemble de nouvelles règles repose essentiellement sur la coopération de l’Efsa, en ce sens qu’elle s’engage à de « practical arrangements » (Pas) (traduction : de bonnes pratiques) publiés le 11 janvier 2021 et couvrant des domaines aussi variés que la confidentialité, la transparence « active », la notification des études, la présoumission des avis et la consultation des parties tierces.

Autant dire que cette réglementation couvre – certes – quasi tous les domaines, mais ne répond pas à toutes les critiques, à l'encontre de l'Efsa et de son fonctionnement.

Ces nouvelles règles vont fortement toucher tous les opérateurs qui s’apprêtent à déposer des dossiers d’autorisations européens.

En particulier, le règlement aura, sans aucun doute, une incidence sur la confidentialité des données pour les demandes soumises dans le futur.

(3) Voir la réponse à l’initiative citoyenne Stop Glyphosate : https://europa.eu/citizens-initiative/initiatives/details/2017/000002_en
(4) L'Efsa et la Commission européenne travaillent ensemble. Fait intéressant, l’Efsa a lancé une consultation publique sur le projet de rapport scientifique sur l’assistance technique dans le domaine de la communication sur les risques. Voir : https://www.efsa.europa.eu/en/consultations/call/public-consultation-dr…. Lire aussi le mandat de l’Efsa : http://registerofquestions.efsa.europa.eu/roqFrontend/mandateLoader?man…

Cabinet Keller & Heckman

Keller & Heckman est un cabinet international de droits des affaires, spécialisé en droits agroalimentaires, matériaux en contact alimentaire, environnement et publicité, présent à Bruxelles, Paris, San Francisco, Shanghai et Washington. Katia Merten-Lentz est avocate associée au sein du cabinet Keller & Heckman. Elle est chargée de toutes les questions agroalimentaires, européennes et nationales, et ce, pour toutes les filières de la chaîne alimentaire. Elle intervient tant en conseil qu’en contentieux, auprès des industries de l’agroalimentaire pour la mise en œuvre de la réglementation agricole et alimentaire de l’Union européenne.

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

vaches laitières dans une prairie
Vaches laitières : après un an de flambée, les prix vont-ils vraiment baisser ?

Les prix des vaches laitières ont commencé leur escalade il y a un an. Si un mouvement de baisse automnale se fait sentir, les…

Poulets JA787 aux Pays-Bas. © Hubbard
Poulet standard : y-a-t-il une vraie bascule vers le poulet ECC ?

Alors que le poulet standard est le moteur de la croissance de la production en France, LDC et Galliance ont annoncé s’engager…

Poule de réforme en élevage sol
Poules de réforme : comment les abattoirs s’adaptent à la baisse de l’offre ?

Les abattages de poules pondeuses de réformes reculent depuis 2021. Entre grippe aviaire, allongement des durées de pontes et…

bateau porte conteneur a quai
Bovins : des exportations en baisse de 13 %, des importations en hausse de 6 % au niveau européen

Le solde du commerce extérieur de la filière bovine européenne s’est fortement dégradé au premier semestre 2025, alors que l’…

pièce de boeuf argentin
Comment le bœuf argentin gagne les boucheries de France

Le succès des restaurants de bœuf argentin à Paris s’étend aux boucheries de luxe. Sa notoriété en Europe est soignée en amont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio