L’été de tous les dangers
Quand la consommation flanche, c'est toute la filière alimentaire qui trinque. Or l'été a été mauvais, et même très mauvais pour la grande consommation. Selon IRI, les ventes en volume en grande distribution ont été inférieures de 1,4 % en juillet par rapport au même mois de l'année précédente. Les commerçants eux-mêmes commencent à paniquer. La semaine dernière, Serge Papin, le patron de Systeme U, estimait que la consommation avait baissé en volume depuis le printemps de 2 % à 3 %. « Ce n'était jamais arrivé », s'étonnait-il, notant que c'était sur le budget alimentaire que les ménages avaient fait leur arbitrage ces derniers mois. Les données statistiques, hélas, confirment ce phénomène et nous apprennent que c'est une nouvelle fois la viande qui a payé l'essentiel des pots cassés. Le baromètre CIV/Secodip, cité par Coop de France Bétail et Viande dans son bulletin hebdomadaire, a observé une baisse de la consommation de viande cet été (du 13 juillet au 10 août) de 4,8 % en volume et de 0,5 % en chiffre d'affaires. L'été a beau avoir été très mitigé, et donc défavorable à la consommation de grillades, cela n'explique pas tout. Le détail par espèces montre d'ailleurs que la viande de porc, reine des barbecues, s'en est plutôt bien sortie, à -0,7 % et +5,7 % en chiffre d'affaires. En revanche, le bœuf (-6,3 % en volume), le veau (-10,2 %), l'agneau (-9,9 %) plongent sous la ligne de flottaison. Ce n'est pas nouveau, mais c'est bien là ce qui est le plus grave ; car cette tendance structurelle va bien finir par se traduire par des décisions de rapprochement ou de restructurations parfois douloureux. Les salariés de l'industrie de la viande ont d’ailleurs déjà tiré la sonnette d'alarme.
Les grandes manoeuvres ont commencé avec la prise de contrôle de Socopa par Bigard au creux de l'été. En dépit des avatars de l'affaire Cooperl/Arca (lire ci-contre), il y a fort à parier que ce ne sera pas la dernière.