Les volailles Label Rouge en quête de différenciation
Après 48 ans d’existence, les volailles fermières Label Rouge ont acquis une certaine expérience. Normal pour un produit qui peut s’enorgueillir d’avoir obtenu le premier Label Rouge de l’histoire avec la volaille des Landes. Pendant ce presque demi-siècle, le label a traversé des périodes fastes, des crises, des transformations volontaires ou réglementaires. Elles ont notamment dû abandonner à la réglementation des atouts qui leur donnaient une différenciation appréciable puisqu’elles interdisaient les farines animales et les antibiotiques en tant que facteurs de croissance. Aujourd’hui, dans une situation économique peu favorable, avec un effritement du pouvoir d’achat et une part du budget alimentaire de plus en plus faible dans le budget des ménages, elles continuent cependant à être très « différenciantes » par rapport aux volailles standards.
Des années de moins en moins fastes
Les volailles Label ont été aussi précurseur en matière d’environnement et de paysages par leur système d’élevage, d’alimentation, de parcours. Leur présence dans des bassins de production a permis de sauvegarder les emplois : quelque 6 000 éleveurs produisent 105 millions de volailles réparties sur l’ensemble du territoire, soit environ une volaille sur 7 élevée en Label Rouge. L’apparition de toitures de bâtiments en photovoltaïque, la transformation paysagère des parcours montrent également leur préoccupation de s’insérer dans la durée.
Mais les années fastes le sont de moins en moins. Les diverses crises alimentaires ont fait chuter les volumes et un horizon incertain se profile avec la perspective de marques nationales génériques à gros volumes avec des prix étudiés pour les GMS. Il reste aujourd’hui pour les productions à mettre en avant, les notions d’appartenance à leurs bassins de production, à leurs différences et aux attentes du consommateur en matière de développement durable et de bien être animal avec la sauvegarde des espèces.
Quant à la restauration collective, les perspectives sont liées au problème de prix tant de la part des collectivités que des parents d’élèves dans le cas du scolaire.
Il reste malgré tout que ce produit demeure incomparable avec le standard en termes de goût et de densité et qu’il reste très séduisant dans la restauration commerciale qui souhaite travailler sur la créativité au moyen d’un produit haut de gamme.
Dans cet univers, le Synalaf par la voix de son porte-parole Pierre Buffo, martèle : « Beau bon et respectueux de l’environnement n’est pas suffisant, il faut le faire savoir ». C’est ce à quoi va s’employer le Synalaf : montrer ses différences avec le standard en expliquant les méthodes d’élevage et donner des idées recettes. Une communication sur les volailles festives aura lieu en fin d’année et une autre dans la RHD pour sensibiliser les associations gestionnaires de collectivités.