Les volailles de l’Orléanais distinguées
Après le bronze l'an dernier, la pintade fermière de l'orléanais vient de décrocher l'or au Concours général agricole. Cette distinction marque une étape importante dans la quête de notoriété du produit. Elle vient récompenser le travail de toute une filière. En amont, la Coopérative agricole des fermiers de l'orléanais (Cafo) se bat depuis 40 ans pour développer tout une gamme de productions Label Rouge. L'abattoir Ronsard de Jouy (Eure-et-Loir), à l'autre bout de la chaîne, participe à cet élan.
« Il nous reste pas mal de travail en terme de communication, reconnaît Fabienne François, directrice du groupement qualité. Le produit est peu connu au sein même du bassin de production. C'est là qu'on axe nos efforts. Les volailles de l'Orléanais n'ont pas une vocation nationale. » Quelque 180 éleveurs adhèrent à la Cafo, essentiellement basés dans le Loir-et-Cher, le Loiret et l'Eure-et-Loir, mais aussi les départements limitrophes. Ils produisent 4 millions de volailles par an. Le poulet blanc constitue une spécialité historique. Le noir, le jaune, le poulet à pattes bleues ont un passé plus récent.
Pour Noël, la coopérative complète sa gamme. Le chapon, la poularde, la pintade, le chapon de pintade s'inscrivent dans une volonté de diversification, affichée depuis une vingtaine d'années. Toutes les volailles sont élevées en plein air.
95 % sont Label Rouge, le reste partant à l'export.
Sur le plan industriel, un pôle Ouest s'articule autour de Ronsard, filiale de Coopagri Bretagne. L'abattoir proche de Chartres (CA de 12 millions d’euros pour 5 000 tonnes) traite du poulet orléanais au côté du standard. Sa clientèle est constituée à 90 % de grossistes. Un pôle Est comprend les établissements Duc et Laguillaumie, qui est actuellement en redressement judiciaire. « La médaille d'or obtenue au Sia peut nous permettre de concurrencer de plus gros labels, estime Bérengère Renier, directrice du site Ronsard de Jouy. Pour l'heure, les volailles de l'orléanais restent très peu connues, à Chartres ou à Orléans. »
Maintenir le parc
Des efforts de communication sont menés. La Cafo souhaite reconduire en septembre le « Festi Cocotte ». Organisé pendant deux jours à Orléans, cet évènement propose au grand public une découverte ludique du produit. Des stands sont mis en place, avec notamment des dégustations de poulet frites. La coopérative veut en parallèle renforcer les animations en magasin. Autre axe de travail, celui de l'éducation. Des partenariats sont noués dans les centres de formation du type lycée agricole, pour des interventions en classe ou des accueils en élevage.
Côté production, le mot d'ordre est notamment de continuer à diversifier la gamme. Une demande de Label Rouge est envisagée cette année pour le chapon de pintade. Le message est aussi de maintenir le parc. Une tendance au vieillissement est observée, comme sur le plan national. « D'ici à cinq ou sept ans, environ 20 % de notre parc sera en renouvellement, note Fabienne François. Il faut absolument attirer des jeunes. » Une baisse de la production est déjà observée depuis 2004. Celle-ci s'est accélérée en l'an dernier (-10 %), en lien avec la grippe aviaire.