Les vins bios n’échappent pas à la crise même si elle est atténuée
Un peu comme au Festival d’Avignon, Vinexpo est aujourd’hui doublé de salons “Off” qui se démultiplient dans la ville et alentours. Expression Bio, salon des vins bio qui se tenait en début de semaine au marché des Chartrons en est la parfaite illustration pour sa troisième édition.
Alors, la crise frappe-t-elle aussi les vignerons bios ? « Nous sommes bios effectivement, mais c’est l’ensemble de la production du vin qui est frappée par les aléas économiques. Toutefois, ce salon nous confirme si besoin était de l’intérêt grandissant des acheteurs et à travers eux, des consommateurs», explique Thierry Deschamps, président du syndicat régional des vignerons bios. Qui s’enorgueillit par ailleurs de la visite faite au salon par Christian Depeuch, patron du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Une première.
Les pratiques au chai sont également Bio
« Avec les difficultés économiques, et les reconversions importantes de ces dernières années, la course aux subventions, il faut reconnaître que les prix ont chuté en bio aussi» reconnaît pour sa part Sabine Durand, présidente de la fédération nationale interprofessionnelle des vins de l’agriculture biologique (FNIVAB). « Nous sommes donc touchés à notre tour, un peu plus tard que la viticulture conventionnelle, mais nous sommes touchés quand même parce que la baisse de consommation est réelle. » « Il est très difficile de vendre les vins issus de parcelles en conversion», ajoute Pierre Châtenet, viticulteur à Saint-Émilion. « Les acheteurs acceptent de payer le surcoût mais à condition que le vin soi pleinement certifié et les vins bios, en règle générale, souffrent encore d’un déficit d’image. Dans ce contexte, il nous est donc difficile de créer de nouveaux marchés. »
Mais la demande semble avoir aussi évolué bon train, et le logo AB, qu’ils peuvent enfin apposer sur les bouteilles depuis le premier janvier dernier, n’est plus une garantie de vente. « Aujourd’hui, il faut d’abord faire des vins de grande qualité, être bio ne suffit plus», ajoute Sabine Durand qui ira défendre prochainement devant les services du ministère de l’Agriculture l’extension de la charte de vinification bio. Cette charte, mise en œuvre dans le Sud de la France jusqu’à aujourd’hui, garantit qu’en plus des raisins, les pratiques au chai sont également bio.