Les vignerons de Fitou arborent leurs blasons
A l’occasion du Printemps du Languedoc, les Blasons 2005 du Cru Fitou ont été décernés le 21 mars dernier par un jury de professionnels et sous la présidence d’Olivier Poussier (meilleur sommelier du monde 2000), à 10 vins de qualité devenus ambassadeurs de l’AOC Cru Fitou. Réunis ce 10 mai à Paris, à l’occasion de leur dégustation, les producteurs et professionnels du cru ont pu faire état de la progression actuelle du Fitou dans en GMS (+14 % en 2004) et des efforts entrepris pour affiner un vin « de soleil » autrefois caractérisé par sa rugosité, son côté charnu et sa « forte typicité méridionale » de fruits cuits et épicés.
Aujourd’hui, en tirant parti des atouts du terrain, de la maturité et de la diversité des cépages (Grenache, Carignan, Syrah, Mourvedre), les tanins souples obtenus et le côté fruité du Carignan en font un vin de plus en plus féminin. Le Fitou, première AOC des vins rouges du Languedoc (1948), bénéficie de la richesse d’un terroir méditerranéen, entre Fitou Maritime et Haut Fitou, entre Corbières et Méditerranée, mais reste relativement méconnu en France, avec 60 % de la production commercialisée à l’export (Royaume-Uni, Belgique, Suède). Le Cru Fitou est exploité par 500 producteurs (5 caves coopératives, 35 caves particulières). Néanmoins, l’offre reste concentrée autour des deux « moteurs » de la région, les Caves du Mont Tauch et le Val d’Orbieu, un regroupement se révélant facteur de réussite à leur échelle.
Avec une production de 95 000 hl par an pour 2 500 hectares, le Cru Fitou reste cependant une petite appellation qui mériterait d’être apprécié à sa juste valeur. Ce vin charpenté se démarque par sa typicité et son caractère revendiqués par les vignerons du cru. Consommé jeune, il est également apte à vieillir 5 à 6 ans pour une plus grande maturité. Selon Jean-Marc Astruc, président de la Maison des Vignerons du Fitou, l’appellation espère à l’avenir « gagner en notoriété tout en conservant l’identité qui lui est propre », « équilibrer et harmoniser sa production, dans une logique d’amélioration constante de la qualité». Un défi de taille pour un terroir à la hauteur de ses ambitions.