Aller au contenu principal

Les vieilles vaches restent aussi tendres qu’à leur jeune âge

Une étude de l’Institut de l’Élevage montre que l’âge à l’abattage ne permet pas de garantir le niveau de tendreté. Ce résultat remet en cause les limites maximales d’âge prévues dans les démarches qualité. 

« L’âge n’est pas un critère pertinent pour prédire la tendreté de la viande ». En livrant cette conclusion, l’Institut de l’Élevage va à contre-courant d’une idée reçue. Plus l’animal vieillit, plus sa tendreté se dégrade, pense-t-on. Les cahiers des charges des démarches qualité imposent d’ailleurs des limites maximales d’âge aux vaches de réforme. Une étude publiée dans le dernier numéro de Viandes et produits carnés, apporte la preuve du contraire.

Le travail réalisé par l’Institut de l’élevage visait à étudier l’impact de l’âge sur la tendreté. Au bout du compte, il s’agissait de fournir des éléments objectifs permettant de mieux raisonner les limites d’âge. Des tests de dégustation comparatifs ont été réalisés sur des jeunes vaches et des vieilles vaches, dans les deux races normande et limousine. Ils n’ont pas mis en évidence de différences significatives de tendreté. Ces résultats ont été confirmés en race limousine, sur de plus gros effectifs, par un jugement de professionnels bouchers et abatteurs.

Les travaux montrent qu’une limite maximale d’âge à l’abattage ne permet aucunement de garantir un quelconque niveau de tendreté de la viande. L’âge ne présage donc pas de la tendreté.

Des travaux récents de l’Inra sur quatre races (aubrac, charolaise, limousine et salers) et trois classes d’âges (4-5 ans, 6-7 ans et 8-9 ans) ont abouti à des conclusions analogues. Ceux de l’Institut de l’Élevage ont été menés sur deux races de caractéristiques de viande assez distinctes. Une telle convergence dans les résultats incite à extrapoler sur d’autres races.

« Un enrichissement en lipides des longs dorsaux est constaté sur les vaches âgées, signale l’auteur. On peut avancer comme hypothèse le rôle bénéfique joué par ces lipides. Ils compenseraient les conséquences négatives de la baisse de solubilité du collagène avec l’âge.»

Pour autant, l’âge à l’abattage des vaches peut présenter un intérêt dans les cahiers des charges. Il permet de mieux piloter les qualités de carcasses, en termes de poids, de conformation, d’état d’engraissement. La maîtrise de la tendreté dépend d’autres facteurs biens connus. Elle passe par le choix des muscles, la pratique du parage et de l’affranchi des muscles, le respect d’un temps de maturation optimum, l’application de bonnes conditions de réfrigération, voire l’accrochage des carcasses par le bassin.

« La gestion de la tendreté passe avant tout par une bonne maîtrise des facteurs de transformation et de travail des viandes et très peu par un choix des animaux sur des critères comme l’âge ou encore la race, souligne l’étude. Seule l’élimination des carcasses hors normes à l’abattoir, d’état de finition insuffisant, trop maigre, peut s’avérer comme un premier tri indispensable en amont. »

Les plus lus

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 14 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio