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Les transporteurs redoutent la pression des tarifs

Quelque cinquante adhérents de l’Union du transport frigorifique (UNTF) se sont réunis à Lyon dans l’idée de mieux faire face à la pression des prix et aux aléas du marché. Dans la crise, ils tâchent de faire bonne figure. Excès d’optimisme ou poker menteur ?

La baisse des volumes transportés de produits frais et surgelés n’est qu’un aspect parmi d’autres du durcissement de la conjoncture pour les transporteurs routiers. Les spécialistes du froid, réunis le 12 mai à Lyon pour l’assemblée générale de l’UNTF, ont montré leur inquiétude face au durcissement des conditions imposées par leurs clients industriels au développement de la pratique des appels, au « dumping » tarifaire et à la montée des pénalités administrées par les distributeurs. S’ajoute à ces difficultés la très forte variation des volumes transportés d’un mois sur l’autre, phénomène particulier à l’année 2008 et qui semble vouloir perdurer cette année.

La crise n’a pas seulement affecté le transport routier de denrées alimentaires, en repli de 5,5 % en 2008 d’après les statistiques officielles (voir graphique), dans la lignée de 2007. Elle a surtout multiplié les risques de mois creux pour les prestataires, éprouvant ainsi leurs capacités d’ajustement d’un mois sur l’autre. Quant aux produits agricoles, qui comprennent les fruits et légumes, le transport n’a vraiment décroché qu’en décembre ; le repli est de 2,2 % en 2008. Pour autant, le début de l’année 2009 est présenté comme inquiétant, surtout au regard des départs de primeurs du Nord en janvier et février.

« Guerre des grands groupes »

L’UNTF constate une baisse de volume généralement inférieure à 5 %, sur la base d’une quarantaine de réponses à une « mini-enquête » (couvrant les deux tiers du chiffre d’affaires de la branche). Cette baisse de volume est supérieure à 10 % pour huit des adhérents ayant répondu. Cette baisse de volume est la principale cause de la baisse de chiffre d’affaires (dans les trois quarts des cas), aux côtés de la diminution du pied de facture carburant et du « dumping ».

Quelques rancœurs se sont exprimées à l’assemblée générale. Dominique Prudent, dirigeant de l’entreprise bourguignonne éponyme, a dénoncé la « guerre des grands groupes » depuis deux ans. Lui qui dirige déjà une grande PME de quelque 300 salariés prétend que les entreprises de taille modeste n’ont pas accès aux appels d’offres de l’industrie agroalimentaire. Cette pratique aboutit selon ce chef d’entreprise à des baisses de tarifs généralement comprises entre 15 et 30 %. Cette remarque ne pouvait que faire réagir le dirigeant du numéro un, Stef-TFE, Jean-Marc Bruere. « On ne va pas monter les petits contre les gros », a mis en garde ce dernier, en insistant sur les 45 % de sous-traitance des transports chez Stef-TFE. « On ferme des sites, on s’adapte », a-t-il souligné.

Jérôme Hervé, président de la commission charte et supply chain du syndicat, a invité les transporteurs à ne pas céder devant le chantage de certains industriels ou distributeurs, soulignant qu’un marché sous-valorisé était source de litiges.

Parmi les mesures d’adaptation prises depuis le début de cette année, les 40 transporteurs ayant répondu à l’enquête ont cité en priorité la réorganisation des plans de route (ce qui relève de leur ordinaire), ainsi que, pour 16 à 18 d’entre eux, la réduction des coûts de structure, la réduction des effectifs ou la renégociation des achats. Moins de dix ont renégocié leur sous-traitance ou arrêté l’affrètement. Des réserves ont été prononcées à l’assemblée générale au sujet de ces faibles proportions de réductions de moyens, et du fait que l’enquête ait relevé qu’une moitié de chefs d’entreprise n’envisage aucune mesure complémentaire en cours d’année.

Grilles de coût de revient

« Il n’en reste pas moins que la quasi-totalité des investissements est gelée », souligne le rapport d’enquête. La crise porte un coup au secteur, même si la capacité de résistance de celui-ci « semble importante ». Les situations de trésorerie ne sont pas mauvaises, si l’on en croit l’enquête, sauf pour six répondants ; les prévisions de pertes en 2009 et les incertitudes sont minoritaires. « Excès d’optimisme ou poker menteur ? », s’interroge le rapport. La cinquantaine d’adhérents présents à l’AG n’a pas souhaité se livrer davantage.

Les animateurs de la commission gestion attendent des adhérents qu’ils jouent vraiment le jeu auprès du Comité national routier, qui doit établir trois grilles de coûts de revient dans le transport frigorifique : 40 tonnes en trajet direct, 40 tonnes en tournée et 19 tonnes en tournée. L’UNTF espère disposer dès septembre d’indices des différents coûts.

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