Les touristes serrent leur budget restaurant
Cet été ne sourit pas aux restaurateurs. Une impression confirmée par le bilan provisoire de la saison estivale 2008, dressé hier à Bercy par Hervé Novelli. Le secteur fait figure d’exception. « Dans un contexte économique général moins favorable, l’été 2008 devrait être pour le tourisme français un cru tout à fait acceptable, qui se situe dans la moyenne des années précédentes. Il ne sera certes pas exceptionnel, mais il ne sera pas non plus catastrophique, contrairement à ce que d’autres ont pu déclarer », a jugé le secrétaire d’État.
Les touristes français semblent avoir effectué des arbitrages en terme de consommation sur leur lieu de vacances, qui ont pesé sur les dépenses de restauration et de loisirs. Selon les chiffres d’Odit France-TNS Sofres et de la Direction du Tourisme, les restaurateurs sont 56 % à déclarer une baisse d’activité en juillet. La perception est tout juste positive en août, ils ne sont alors que 51 % à déclarer un niveau d’activité stable ou en progression. « Pour les restaurateurs, le niveau d’activité constaté est donc bien inférieur à ce qui était attendu, a déclaré M.Novelli. Cette perception traduit des arbitrages dans les dépenses. »
Le resto, premier poste d’économie
L’état d’esprit des restaurateurs se révèle plutôt négatif, avec un nombre d’insatisfaits supérieur à celui des satisfaits, à la fois en juillet et en août. Néanmoins, les perspectives pour l’arrière-saison, notamment le mois de septembre, restent bonnes. La confiance dans l’avenir demeure aussi positive. En témoignent les évolutions dans les intentions de recrutement de personnels permanents dans les douze mois, qui sont plutôt en hausse chez les professionnels du tourisme, notamment auprès des restaurateurs. Mais pour ces derniers, les intentions ne font que retrouver leur niveau de juin, qui avait fortement chuté en juillet. Par ailleurs, une étude du Credoc en 2008 permet de hiérarchiser les économies que les vacanciers sont prêts à effectuer. Pour plus d’un tiers de la population, c’est d’abord sur les sorties au restaurant qu’on envisage de se restreindre. Une intention qui s’est confirmée.