Les terres françaises convoitées
D’année en année, les agriculteurs allemands, belges, néerlandais et anglais viennent grossir les rangs de la population agricole française. Une raison essentielle à ce phénomène : le prix de la terre. En 1988, le prix moyen des terres et des prés (libres et loués) en France s’est stabilisé en France à environ 20 000 francs l’hectare (Ndlr : 3 048 euros). Un prix de très loin inférieur à celui des terres du nord de la Communauté économique européenne (CEE). En Grande-Bretagne par exemple, l’hectare de terre agricole se négocie entre 80 000 et 100 000 francs, selon des données de la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (FN-SAFER). Cependant, le phénomène n’en est qu’à ses balbutiements. En 1988, les acquisitions des étrangers ont représenté 2 % de la surface du marché agricole, soit 8 505 hectares, pour une valeur de 555 millions de francs. Toutefois ces chiffres, selon la FNSAFER, sous-évaluent les acquisitions des étrangers sur le marché agricole, dans la mesure où ils ne comprennent pas les résidences secondaires. Parmi ce type d’achat, on note principalement ceux des Anglais dans les départements limitrophes de la Manche, en Bretagne, en Aquitaine ou en Dordogne, l’un des départements les plus prisés », a souligné M.Etienne Lapèze, président de la FNSAFER. En ce qui concerne les acquisitions à finalité agricole, les Allemands sont attirés principalement par l’Est de la France « à l’exception toutefois des départements frontaliers et cela pour des raisons historiques », a commenté M.Lapèze. Leurs achats sont viticoles et bon nombre d’entre eux se sont installés en Bourgogne.