Les Sud-Américains rejettent la régulation des marchés
Les ministres de l’Agriculture du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay, de la Bolivie, de l’Uruguay et du Chili, rejettent toute tentative de régulation des marchés agricoles. Rassemblés à Buenos Aires, le 1er avril dernier, lors de la 20e réunion ordinaire du Conseil agricole du Sud, leur déclaration conjointe sur la volatilité des prix agricoles est sans équivoque. « En termes réels, le niveau des prix actuels n’est pas significativement au-dessus de la moyenne historique. Ce n’est pas la principale cause de l’insécurité alimentaire. Celle-ci s’explique par une situation de pauvreté structurelle où se trouve une grande partie de la population mondiale, environ un milliard d’individus », écrivent-ils. L’initiative de Paris en ce début d’année, qui a fait de l’insécurité alimentaire une priorité de la présidence française du G20 en réclamant une plus grande transparence des marchés agricoles et moins de spéculation financière, ne suscite pas l’enthousiame des Sud-Américains. C’est peu dire : « Certains pays développés veulent affronter l’insécurité alimentaire avec des mécanismes qui limiteraient la valeur internationale des commodities. Cela découragerait leur production dans des pays comme les nôtres qui possèdent des avantages comparatifs et compétitifs pour nourrir l’humanité », souligne le document signé par les six ministres de l’Agriculture du Cône sud.