Les stocks de blé français s'alourdissent
Le conseil spécialisé céréales de l’office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC) réuni mercredi a été contraint de revoir en hausse sensible son estimation de stock de report de blé tendre à l’issue de l’actuelle campagne. Le report est maintenant estimé à 3 236 000 tonnes contre 2 583 000 tonnes prévu le mois dernier, conséquence d’un net ajustement en baisse des exportations vers les pays tiers (-200 000 t) et l’UE (-170 000 t). Le blé français a couru durant toute la campagne, ou presque, à la recherche de la compétitivité sur le marché international avec le handicap du rapport euro/dollar, mais aussi d’un prix intérieur très élevé. Le blé n’a pas, non plus, trouvé sa place sur le marché intérieur face aux prix de l’orge et surtout du maïs si bien que l’ONIGC a abaissé ses prévisions d’utilisation de blé par l’alimentation animale de 150 000 t, soit 21 % de moins qu’en 2006-2007. Le stock de report serait donc de 28 % supérieur à celui de l’an dernier, alors que la collecte a été de 7 % inférieure à 2006-2007. Cette situation paradoxale va peser sur le début de prochaine campagne, surtout si la récolte 2008 tient ses promesses.
Maïs : des surfaces en hausse de 4 %
Les rectifications de bilans prévisionnels ont peu concerné l’orge, sinon 50 000 t récupérées sur le blé pour l’alimentation animale et qui compense une réduction de 35 000 t des ventes à l’UE. Avec 1 Mt, le report serait de 20 % supérieur à celui de l’an dernier.
Un abattement de 20 000 t des ventes de blé dur aux pays tiers contribue à une augmentation du stock de report porté à 164 000 t (soit +38 % vs 2006-2007).
En revanche, la prévision de report pour le maïs a été allégée de 270 000 tonnes en raison d’une augmentation de 100 000 tonnes des incorporations dans l’alimentation du bétail ce qui le placera néanmoins à 55 % au-dessus de 2006-2007. Selon les premières estimations des directions régionales de l’ONIGC, les surfaces françaises semées en maïs pourraient dépasser 1,5 M ha, en progression de 4,2 % par rapport à 2007.