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Les signes de qualité ont séduit une exploitation sur trois en 2003

Une récente étude d’Agreste dresse le portrait des signes de qualité en France. Elle confirme l’enracinement de ces repères dans le monde agricole français. Et la prédominance économique de l’AOC.

Les statisticiens du ministère de l'Agriculture se sont livrés à un véritable exercice de photographie des signes officiels de qualité et d'origine (SIQO) en analysant leur présence dans les exploitations françaises. Basé sur des données collectées en 2003, ce travail conclut à la présence des SIQO dans 116 000 « unités professionnelles », soit un tiers du total national.

L'appellation d'origine contrôlée est la plus représentée, utilisée par 65 000 exploitations. En deuxième position se trouve le Label Rouge (31 000 exploitations) suivi de peu par la certification de conformité produit (28 000 exploitations, sachant qu'une même exploitation peut cumuler plusieurs SIQO).

L'homogénéité de la répartition n'est cependant pas de mise puisque la filière viticole concentre la majorité des AOC (au nombre de 467 hors cognac et armagnac, contre 47 sur les produits laitiers et 32 sur les autres produits agricoles). Au total, dans la viticulture, 85 % des exploitations produisent au moins une AOC, une orientation pas forcément gage de réussite quand on connaît les difficultés actuellement rencontrées par la filière. Avec 24 % d'exploitations sous AOC, la catégorie ovins-caprins arrive en deuxième position. Il n'est toutefois pas question de viande, mais plutôt de produits laitiers à base de lait de chèvre.

Les grandes cultures profitent peu des SIQO

Dans le secteur de la viande, les éleveurs porcins et de volailles font la part belle au Label Rouge (15 % des exploitations) et à la CCP (28 %), la seule AOC existante étant la volaille de Bresse. Liée aux conditions d'élevage, la qualité de la viande a un impact direct sur la taille des cheptels. Les aviculteurs labellisés, tournés vers l'extensif, disposent en moyenne de 8 000 poulets de chair, un chiffre quatre fois inférieur à celui observé dans les grands élevages industriels. À l'inverse, en bovins viande, la production sous SIQO a un effet amplificateur sur la taille du troupeau, qui compte en moyenne 150 têtes, contre 120 pour les autres éleveurs bovins. On dénombre dans ce secteur 24 % des 41 000 exploitations en Label Rouge, et 11 % en CCP.

Réputée pour ses fromages, la France compte 65 000 élevages de bovins laitiers, dont 11 % sont en AOC, de quoi alimenter les 28 AOC lait de vache ou les quelques spécialités de beurres et crèmes.

La production laitière sous CCP représente 5 300 exploitations, et 2 800 pour le Label Rouge, peu concerné. Parentes pauvres des SIQO, les grandes cultures ne profitent que peu du système, avec 9 % des 81 000 exploitations produisant sous signe de qualité.

Dans son projet de loi d'orientation agricole, discuté à partir de mercredi à l'Assemblée nationale, le gouvernement a prévu de définir trois catégories pour la qualité des produits agricoles. Le premier chapeau qui regroupe AOC, Label Rouge et agriculture biologique, bénéficie d'un label dynamique avec le bio. Bien que les surfaces stagnent après une croissance ininterrompue jusqu'en 2003, l'élevage a progressé de manière spectaculaire avec +80 % pour le nombre de vaches laitières bio entre 2000 et 2004, et +50 % pour les brebis bio. Les débouchés sont intéressants pour les produits laitiers transformés, mais le lait bio de consommation à du mal à trouver son public. Cet exemple précis est d'ailleurs révélateur du retard français en matière d'agriculture biologique, qui représentait en 2003 2 % des surfaces cultivées, loin derrière l'Autriche (12 %), l'Italie (8 %) ou les pays nordiques. L'exception culturelle a encore frappé…

Rédaction Réussir

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