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Les ruminants veulent faire barrage à la charrue

Un colloque a souligné les atouts environnementaux de l'élevage ruminant par rapport aux cultures. La CNE met la pression en vue d'un rééquilibrage des soutiens dans la nouvelle PAC.

«Les charrues sont dans les prés. Il est devenu plus rentable de retourner l’herbe et de mettre en culture », a déclaré jeudi 5 juin Pierre Chevalier, président de la Confédération nationale de l’élevage (CNE). Tel est le cri d’alarme lancé par l’ensemble des organisateurs d’un colloque sur les « Défis et opportunités pour l’élevage ruminant en Europe ». Les présidents des fédérations bovine (FNB), ovine (FNO), caprine (FNEC), laitière (FNPL), tous membres de la CNE, ont réaffirmé à cette occasion l’importance d’une politique de l’herbe ambitieuse.

« L’élevage ruminant a de nombreux effets bénéfiques sur l’environnement », a reconnu la commissaire générale au Développement durable Michèle Pappalardo (ministère de l’Écologie). Elle a cité notamment l’impact des prairies sur la préservation des ressources en eau.

Marion Guillou, présidente directrice générale de l’Inra, en a détaillé d’autres : le stockage du carbone, l’apport de matière organique, le bilan en terme de biodiversité, l’occupation du territoire et l’ouverture des paysages générées par l’élevage herbager. « Les prairies ont un intérêt environnemental par rapport aux terres arables. Leur recul est inquiétant », a-t-elle estimé.

Aux anges, Pierre Chevalier en a profité pour enfoncer le clou. « C’est le paradis. Nous avons les mêmes points de vue que vous. Le seul problème est le déficit de communication, de votre part comme de notre part », a lancé aux deux intervenantes le président de la FNB, un brin provocateur. « Il faut mettre en avant les bienfaits de l’élevage ruminant. Comme cela, nous allons gagner auprès de la Commission européenne. Nous allons obtenir un rééquilibrage des soutiens au profit de l’herbe », a-t-il poursuivi.

Consensus scientifique

Très attendue, l’intervention de José Manuel Sousa-Uva, directeur à la DG Agri de la Commission européenne, a déçu. Ses propos n’ont pas dévié du projet de révision de la Pac récemment dévoilé par Bruxelles. Il a évoqué un rééquilibrage du rôle des deux piliers, un renforcement du découplage, avec la possibilité de prendre en compte la spécificité des territoires via l’article 68. « Des choix restent à opérer, a signalé le représentant bruxellois. Par exemple, transférer la prime à l’herbe du 1 erau 2 e pilier, ou bénéficier d’un 2 e pilier renforcé. »

Henri Brichart, président de la FNPL, en est « resté sur sa faim ». Lors d’une conférence de presse d’après colloque, il a déclaré que « les éleveurs aimeraient savoir ce qu’on leur demande : assumer un rôle économique ou d’aménagement du territoire. » Jacques Lucbert, de l’Institut de l’Elevage, a lui souligné le tout nouveau consensus scientifique sur « l’effet globalement positif de l’élevage à l’herbe en matière d’environnement ». Pour Pierre Chevalier, l’intérêt du colloque était de « rebondir face aux difficultés de l’élevage, qui subit des attaques par rapport à l’environnement, des fausses informations sur le plan alimentaire ».

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