Les rillettes du Mans croient encore à une reconnaissance
Une double injustice. Voilà le sentiment des fabricants sarthois de rillettes au lendemain de la décision du Conseil d’Etat. La haute juridiction vient en effet d’annuler l’arrêté interministériel portant sur l’Identification géographique protégée (IGP) « rillettes du Mans ». « C’est injuste pour le consommateur, estime Gilles de Galard, le directeur général de Luissier Bordeau Chesnel. Aujourd’hui, l’appellation peut être utilisée par n’importe qui. L’image du produit risque d’en pâtir. C’est également injuste pour les producteurs : les rillettes de nos dix-neuf cantons se ressemblent entre elles en termes de longueur de fibres, couleur, note de viande rôtie. Des caractéristiques qui n’apparaissent pas ailleurs. » L’Organisation des producteurs de rillettes du Mans et de la Sarthe (Oprims) a perdu une bataille vieille de plus de dix-sept ans. Mais, elle n’abandonne pas la guerre.
Fraîchement élu à sa présidence, Gilles de Galard est prêt à repartir sur un autre dossier, pour faire reconnaître la « spécificité sarthoise ». « On est dans notre droit », explique-t-il, au nom de l’organisation qui réunit des éleveurs, des artisans et cinq industriels (Bahier, Boussard, Fassier, Luissier Bordeau Chesnel, Prunier). « Reste à trouver le bon angle d’attaque et à se montrer moins naïfs. »