Les restos U parisiens se modernisent
Avec pas moins de 5 millions de repas servis par an, les 43 sites gérés par le Crous dans Paris (26 cafétérias et 17 restaurants) ne désemplissent pas. Un des problèmes que le Centre régional des œuvres universitaires et sociales s’emploie à résoudre.
Entre 1998 et 2004, des travaux de mise en sécurité, de modernisation et d’équipement, d’un coût de 17 millions d’euros, ont été effectués sur les sites les plus anciens. Le mouvement continue, avec le déménagement de plusieurs universités dans Paris intra-muros propice à la mise en chantier de nouveaux sites, pour coller aux attentes des 330 000 étudiants inscrits. « La rotation moyenne est de 4 à 4,5 personnes par place et par repas dans nos restaurants. C’est énorme, ils sont bondés » concède Bernadette Petit, directrice du Crous de Paris.
La prochaine extension de la ZAC Paris Rive Gauche va être l’occasion d’ouvrir deux restaurants, mais depuis quelque temps le Crous s’est employé à « réveiller» sa cuisine, grâce à un agencement plus moderne. Les étudiants voient fleurir les pôles différenciés, à la place du traditionnel self linéaire. Les pôles pizzas, grillades, entrées, pâtes, desserts, soupe du jour et bar salade font de plus en plus ressembler les restos U à de véritables restaurants d’entreprise, sans compter que l’organisation du choix évolue également.
Auparavant cantonnés au triptyque entrée, plat, dessert, les étudiants peuvent désormais compter en points (une entrée = 1point, un plat = 4 points, etc.) et composer leur plateau à leur guise (un ticket U de 2,7 euros donne droit à 6 points, chaque unité supplémentaire étant facturée). La convivialité est de nouveau au menu, tout comme les nouvelles technologies qui font leur apparition.
Le repas à points sonne le glas du ticket U
En novembre 2005, trois restaurants universitaires parisiens se sont dotés de terminaux de paiement Moneo. Ce porte-monnaie électronique également utilisable pour les petits achats quotidiens devrait permettre de fluidifier le trafic et l’attente, en raccourcissant les délais de manipulation. Préalablement inscrits, les étudiants basculant sur ce moyen de paiement vont permettre l’analyse des repas, et l’établissement de profils de consommateurs précieux pour organiser l’ensemble de la restauration.
Cette arrivée, combinée à l’émergence du « repas à points » devrait sonner le glas du ticket U. « D’ici deux ans, nous envisageons la généralisation de la monétique sur tous les sites de Paris» a expliqué Sandrine Mazetier l’adjointe chargée de la vie étudiante pour la mairie.
Depuis le début de la mandature en 2001, la mairie de Paris a dépensé 4,3 millions d’euros pour la rénovation et la création de sites de restauration étudiants, et prévoit d’y affecter sensiblement la même somme avant les prochaines élections municipales. Le restaurant Châtelet, situé dans le Ve arrondissement, a profité de ces crédits pour 1,2 million d’euros en 2003. Complètement restructuré, tant au niveau des cuisines que pour les espaces de restauration, sa fréquentation a augmenté de 30 % depuis cette date. Une réussite sur le plan de l’attractivité, mais un facteur d’encombrement supplémentaire…