Les restaurateurs restent mobilisés sur l’amendement Siré
Le congrès du Synhorcat, qui s’est tenu le 1er décembre dernier, a été l’occasion pour les restaurateurs de débattre de l’amendement de Fernand Siré portant sur l’obligation d’indiquer les conditions d’élaboration des plats servis dans les restaurants. Si les chefs présents semblent plutôt dans leur ensemble favorable à la démarche, ils seront néanmoins très vigilants sur sa mise en place et sur les termes choisis dans le texte de l’arrêté. Le terme frais ne devrait pas être utilisé, les professionnels ayant affirmé la qualité de produits surgelés. Le terme de « produits bruts » a été proposé, ainsi que le « fait maison ». « Quel que soit le niveau de cuisine, il est intéressant pour le consommateur de savoir ce qu’il a dans l’assiette et de différencier les produits industriels et les produits assemblés. Il faut revenir à une cuisine simple où la carte comprend quelques plats. Et c’est possible de le faire pour une dizaine ou une quinzaine d’euros », a estimé Xavier Denamur, propriétaire de cinq restaurants dans le quartier du Marais à Paris. Régis Marcon, chef trois étoiles à Saint-Bonnet-le-Froid, et président du Comité France formation et alternance, expliquait qu’il avait tenté l’expérience d’indiquer sur sa carte les produits frais ou semi-élaborés durant quinze jours. « Cela a été très difficile. Le plus dur a été avec la clientèle étrangère qui devient suspicieuse. L’idée est bonne mais il faut l’amener doucement », a-t-il précisé. Pour lui, un essai dans certains restaurants pilotes serait une bonne chose, surtout que « l’État n’a pas les moyens de contrôler ». Jean-Pierre Chedal, président de la branche restaurants au Synhorcat, a tenu à ajouter qu’il ne fallait pas « jeter l’opprobre sur l’industrie agroalimentaire ». « Elle nous a aussi aidé à évoluer », a-t-il lancé.