Les rendements du blé et du maïs ne progressent plus
Pourra-t-on produire à la fois « plus et mieux » ? Pas sûr, si l'on en croit une récente étude d'Agreste Primeur. Cette dernière constate que les rendements du blé et du maïs stagnent depuis une dizaine d'années. Le service économique du ministère rappelle que les rendements oscillaient entre 12 et 18 quintaux en blé avant-guerre et atteignent aujourd'hui 100 quintaux dans certaines exploitations. L'insuffisance d'azote ne semble pas devoir être mise en cause. « Moins de deux unités d'azote par quintal suffisent pour dépasser les 90 quintaux à l'hectare ». Agreste écarte également l'hypothèse que le manque d'eau soit responsable de cette situation. « Contrairement au maïs, le blé tendre n'en exige pas beaucoup ». En revanche, « les forts rendements vont de pair avec une utilisation importante des produits phytopharmaceutiques », assure Agreste. « De trois traitements en dessous de 50 quintaux à l'hectare, on passe à cinq pour obtenir de 60 à 70 quintaux et à huit traitements au-delà de 90 quintaux ». Mais malgré ce constat, Agreste reste prudent. « Il est difficile d'apprécier comment a évolué l'utilisation réelle des produits phytopharmaceutiques depuis une quinzaine d'années, en raison des modifications de leurs caractéristiques et de leur efficacité. On ne conclura donc pas à une stabilisation des rendements liée à une moindre utilisation de ces produits. Tout au plus peut-on constater qu'ils coûtent chers.» Selon le service économique du ministère, on peut cependant penser que « dans un contexte de prix et de revenu longtemps déprimés, la recherche d'un rendement supplémentaire n'a pas nécessairement correspondu à celle d'un optimum économique ».