Les régions s’activent autour du PNNS
La litanie de chiffres sur les coûts induits de l’obésité a peut-être été le déclencheur d’une prise de conscience. Si les opérateurs et sociétés de restauration intègrent de plus en plus le facteur de la nutrition dans leurs cahiers des charges, les caisses d’assurance maladie se mobilisent depuis plusieurs années.
En Franche-Comté, le programme 2003-2005 initié par l’Urcam (Union régionale des caisses d’assurance maladie) est arrivé à son terme récemment, avec des objectifs remplis. « Afin de décliner le PNNS, nous avons retenu les trois premiers des neuf axes stratégiques, afin de s’intéresser en priorité aux enfants et aux adolescents d’une part, et aux personnes en situation de précarité d’autre part » explique Claude Michaud, coordinateur du PNNS dans la région. Concrètement, le premier objectif nutritionnel (augmenter la consommation de fruits et légumes) a été visé au travers de la restauration collective scolaire et hospitalière. À l’aide d’un groupe de travail d’une vingtaine de personnes, un guide de recommandations d’achat pour les fruits et légumes a été réalisé, puis diffusé auprès des intendants et des chefs de cuisine lors de demi-journées de sensibilisation.
L’accompagnement s’est également traduit par deux jours de formation sur l’équilibre alimentaire et les bonnes pratiques en matière d’achat, de préparation et de valorisation des fruits et légumes. Inférieure à la moyenne nationale, la fréquence de l’obésité chez l’enfant en Franche-Comté (11,6 % contre 16,6 %) a pu agir comme une motivation, pour tenter d’infléchir sa progression. Les moyens employés dans le cadre du PNNS ont même pris une tournure inhabituelle, puisqu’un argumentaire destiné à valoriser la restauration en gestion directe a été mis en place.
Les élus sensibilisés
Destiné aux élus, il tente de les sensibiliser « aux enjeux du maintien d’une restauration collective autogérée de qualité», qui permet par exemple les achats de proximité. La région Aquitaine a de son côté décliné le PNNS depuis deux ans, avec une journée régionale « Mieux manger pour mieux vivre» en avril 2004.
Fin septembre, le travail est passé à la vitesse supérieure avec un « Programme nutrition, prévention et santé des enfants et adolescents en Aquitaine », dont l’Urcam est maître d’oeuvre. Le dépistage précoce de l’obésité effectué sur plusieurs sites pilotes et 2004/2005 (étendu à d’autres pour 2005/2006) a entraîné différents types d’action selon les niveaux scolaires, de la proposition de suppression de la collation à l’amélioration de l’offre alimentaire des produits vendus dans les foyers. La formation de personnels de restauration sur les pratiques est prévue, ainsi que des ateliers d’éducation nutritionnelle.
D’autres régions ont embrayé le pas, comme l’Ile de France (voir LM n° 244) ou l’Urcam Midi-Pyrénées. À force de marteler le message, il va bien finir par rentrer.