« Les races rustiques jouent collectif »
        
      
      
      LM : Quelle est la composition du collectif ?
Jean-Luc Chauvel : La vocation du Coram est de représenter l'ensemble des races rustiques des massifs. Pour l'instant, seuls le Massif Central, les Pyrénées, les Alpes sont concernés. Mais, la Corse veut nous rejoindre. On peut imaginer que les Vosges, voire le Jura, suivent dans la foulée. L'idée est aussi de s’ouvrir à d'autres pays européens, comme l'Autriche. Une douzaine d'Upra a participé aux premières réunions, initiées en 2001 et 2002. Elles représentent les races ovines, Lacaune, Causses du Lot, et bovines, Gasconne, Aubrac, Salers, Abondance. Au total, quelque 3 millions de brebis et 500 000 bovins vont intégrer le collectif. Un animateur vient d'être désigné, en la personne d'Emeric Jouhet, qui va quitter Coop de France Bétail et Viande. Le Coram devrait être sur pied pour le Sommet de l'Élevage, début octobre.
LM : Quelle sera sa mission ?
Jean-Luc Chauvel : C'est notamment de défendre une spécificité des races rustiques, qui est l'adaptation au milieu. Les ovins et bovins des massifs mangent de l'herbe. Ils sont capables de se déplacer et de vivre en autonomie alimentaire. L'éleveur les nourrit à partir de stocks de fourrages ou les laisse aller vers l'estive, les grands espaces. Une autre mission du Coram est de poursuivre les démarches de filière. Les races des massifs sont souvent attachées à un signe officiel de qualité. Cette segmentation doit être confortée. Elle est source de plus-value, qui est essentielle au maintien des élevages. S'adapter à la Loi d'orientation constitue également un objectif majeur. Les textes votés début 2006 ne sont pas forcément très adaptés aux massifs. Nous refusons de voir ces zones balayées par le vent du libéralisme. La Loi d'orientation implique de répondre à trois objectifs. La diversité « zoogénétique » en est un. Il y a aussi le principe de continuité territoriale. Tout éleveur doit pouvoir bénéficier des avancées technologiques, d'un encadrement. Enfin, une simplification et une amélioration de l'encadrement doivent être envisagées. Cela veut dire un service global, qui couvre des aspects techniques, génétiques, de filière. On a souvent du mal à maintenir dans les massifs un nombre suffisant de techniciens ou à financer les interventions nécessaires.
LM : Vers quoi s'oriente la génétique ?
Jean-Luc Chauvel : Deux axes de travail ont été définis. D'une part, préserver l'adaptation au territoire. Cela signifie conforter les qualités maternelles des races. D'autre part, l'adaptation aux filières. Il s'agit donc en parallèle d'améliorer les qualités bouchères, par le biais de l'itinéraire technique et notamment du croisement.
 
        
     
 
 
 
 
 
