Les produits laitiers frais en quête de relance
> Jérôme Servières, président de Syndifrais, est revenu le 2 avril sur les difficultés de la filière.
Syndifrais, le syndicat des produits laitiers frais, a tenu le 2 avril son assemblée générale. L'occasion pour l'interprofession de dresser son bilan de l'année 2014 et d'examiner les perspectives au lendemain de la fin des quotas laitiers en Europe. L'année n'a pas été très réjouissante pour la filière, avec une consommation de yaourts, fromages frais, desserts lactés frais et crèmes fraîches en baisse. 1,9 million de tonnes de produits laitiers frais ont été vendues en 2014, soit une diminution de 1,5 % par rapport à 2013. Le chiffre d'affaires des ventes arrive tant bien que mal à afficher une croissance de 0,1 %, à 4,7 milliards d'euros. Alors que les marques nationales essayent de valoriser leur portefeuille pour limiter la baisse des volumes, les marques régionales sortent leur épingle du jeu. Avec une augmentation de leurs ventes de 7,1 % en volume et 8,7 % en valeur, elles profitent de l'attrait pour les produits locaux. Les marques de distributeurs quant à elles perdent 2,7 % en valeur et 2,8 % en volume. « En cinq ans, le prix du lait a augmenté de 30 % alors que le prix moyen d'un produit laitier est plus bas pour le consommateur », précise Jérôme Servières, président de Syndifrais. « Cette non-répercussion du prix du lait sur le prix de vente est financée par la marge des industriels. »
Un marché mature“ La non-répercussion du prix du lait est financée par la marge des industriels
Alors que le marché français a atteint sa maturité, avec une consommation de plus de 30 kg de produits laitiers frais par habitant, la filière cherche de nouveaux débouchés. Avec la fin des quotas laitiers, le lait supplémentaire devrait être transformé en poudre et en fromage, mais la production européenne d'ultrafrais laitier devrait rester la même. Pour Christophe Lafougère, responsable du Gira World Dairy Club, le marché des produits laitiers frais doit trouver sa relance dans la ” valorisation, avec le développement de l'hyper-protéiné, des marques régionales et de nouvelles occasions de consommation. Sans oublier l'export, comme en Chine, où « les importations de yaourts s'accélèrent, notamment pour le marché haut de gamme ».