Les producteurs fermiers du Gers ont leur référentiel CCP
« Il est normal que les régions productrices d’oies et de canards fermiers prennent en main la rédaction du cahier des charges de leurs productions fermières, afin que celui-ci ne leur soit pas imposé par d’autres régions», estime Pierre Lava, président du Syndicat des producteurs à la ferme -Foie gras du Gers.
L’assemblée générale du Syndicat, le 7 juin à Bassoues (Gers), a ainsi été l’occasion de remettre à François Luquet, directeur de l’organisme certificateur Qualisud, et à Marc Roose, directeur du Palso Association pour la promotion et la défense des produits de palmipèdes à foie gras du Sud-Ouest, une copie du référentiel de certification du foie gras fermier du Gers, rédigé par le Syndicat, afin qu’ils le valident. Dès cette année, un contrôle tiers est mis en place avec Qualisud, chez 15 producteurs, pour rôder à blanc la démarche CCP/IGP fermière du Gers. « Quitte à être certifié pour des produits du Gers, autant être certifié pour des produits fermiers du Gers », complète Pierre Lava.
Il faut dire que, lorsque le référentiel de la CCP rattachée à l’IGP produits à foie gras du Sud-Ouest (CC 04-95) a été rédigé, au début des années 90, il ciblait plutôt la filière longue et les producteurs fermiers ne s’y sont pas retrouvés. « Nous ne l’avons pas fait exprès, raconte Martine Verdier, animatrice de l’Association Foie gras du Périgord. Quand nous avons commencé à travailler sur le sujet, nous ne savions pas par quel bout prendre les petits producteurs. Nous avons opté pour le plus simple et pour le secteur où il y avait le plus de volume.» Depuis, au sein du Palso, qui gère l’IGP Sud-Ouest, une commission « petits opérateurs» a été mise en place (elle est présidée par Pierre Lava).
Un décret « produit fermier » est attendu
Cependant, comme pour tous les produits fermiers de l’Hexagone, les producteurs de foie gras fermier attendent toujours qu’un décret définisse et régularise l’emploi de l’expression « produit fermier ». Ce qui ne les empêche pas d’avancer et d’essayer de faire en sorte que les choses s’accélèrent. « En Dordogne, où nous avons la même problématique, nous avons mis en place, en 2001, un groupe de professionnels, issus de la DDAF, de la DDCCRF, du Conseil général et de l’Association Périgord Foie Gras, qui a rédigé des référentiels relatifs aux productions d’oies, de canards mulards et de canards de Barbarie, poursuit Martine Verdier. Nous les avons transmis à Qualisud en février 2004 et une rencontre est prévue sur le sujet, fin juin, avec les prémices de la commission produits fermiers.»
Quinze producteurs fermiers du Périgord sont également engagés sur le référentiel fermier et sont en cours de qualification dans une démarche qui s’appuie pour l’instant sur la certification CC 04-95. En 2005, ils seront quinze de plus. « On assiste à un véritable changement de mentalité, depuis que les fraudes demandent aux producteurs de s’engager officiellement s’ils veulent garder un terme géographique sur leurs étiquettes, ou de faire savoir qu’ils n’adhèrent pas à la démarche », remarque Martine Verdier.
Cela dit, pour un producteur fermier, travailler sous indication géographique protégée est utile uniquement dans le cas où il participe à des foires hors de son département, s’il vend par VPC ou s’il exporte. Il lui en coûtera alors environ 0,5 euro par canard (tout compris), s’il produit 1 300 à 1 400 canards par an.
S’il commercialise en direct, à la ferme ou sur son marché local, il n’est pas indispensable qu’il indique la provenance de sa production.
En revanche, dès le 1er janvier prochain, il sera dans l’obligation de prouver la traçabilité de ses préparations.