Les producteurs de légumes secs se dotent d'une union
Le 5 octobre, l’Union française des producteurs de légumes secs a été installée et son président désigné. Il s’agit de Serge Vialette, producteur de haricots de Castelnaudary, dans l’Aude, l’un des six bassins de production fondateurs de cette Union dont le siège social est fixé à La Roche-sur-Yon, en Vendée, patrie de la Mojette. Les quatre autres bassins sont ceux de Soissons, du Lingot du Nord, de l’Ariège et du haricot Tarbais.
Cette jeune union est ouverte à toutes les autres régions de production qui souhaiteront la rejoindre, s’agissant aussi bien du haricot que de la lentille ou du pois chiche. Il s’agit de la première organisation spécifique de producteurs dans le domaine du légume sec, produit représenté jusqu’ici à l’Union nationale interprofessionnelle des protéagineux et par la Fédération nationale du légume sec représentant le commerce, et les importateurs qui ont un rôle primordial dans ce marché.
La consommation nationale de légumes secs et de l’ordre de 120 000 à 130 000 tonnes, dont environ 50 000 t de lentilles, 45 000 de haricots et 15 000 t de pois chiches ou pour la casserie. Dans ce tonnage, la production française intervient pour à peine 10 000 t, s’agissant des lentilles, dont 4 000 de lentilles du Puy. Les haricots d’origine métropolitaine représentent 4 000 t et les pois, 5 000 t.
Pas de confrontation avec l’importation
Les importations proviennent d’origines très diverses, depuis la Chine, pour la lentille brune destinée à la conserve ou le Canada pour la lentille verte, le haricot «type Soissons», très gros haricot blanc peut provenir d’Italie, de Turquie, les lingots de Madagascar ou d’Argentine, les cocos des USA, du Chili ou du Canada. La part des légumes secs métropolitains ne représentant environ que 20 % des utilisations, le débouché national semble donc ouvert. D’autant qu’après une longue période de désaffection de la part du consommateur, ces produits ont bénéficié d’une réhabilitation diététique et gastronomique.
La relance de la production nationale est liée à sa rentabilité, qui semble d’ores et déjà acceptable et à son positionnement sur un marché dominé par l’importation, aux prix très largement inférieurs à ceux des produits métropolitains. Aussi, les producteurs français ne cherchent-ils pas à se mettre dans une position de concurrence vis-à-vis des fournisseurs étrangers. En revanche, les légumes secs français dirigés vers la transformation ont une vocation plus artisanale pour des spécialités régionales et certains industriels importants y recourent et semblent décidés à le faire de plus en plus, pour leur haut de gamme, l’indication d’origine de la matière première constituant alors un facteur de valorisation.
Pour la part, importante, de la production vendue en paquets, boîtes, filets, les opérations de triage, nettoyage, conditionnement sont en général le fait de coopératives ou des associations de producteurs vendant sous leurs marques. Cependant, une partie de la production est collectée par le négoce qui semble s’intéresser lui aussi de plus en plus à la récolte nationale. Les perspectives sont donc encourageantes pour les agriculteurs qui voient dans le légume sec un bon moyen de diversification rentable.