Les PME supportent la baisse des prix
Renaud Dutreil, ministre des PME, du Commerce et de l'Artisanat, a présenté hier la circulaire relative aux relations commerciales qui éclaircit un certain nombre de points obscurs de la loi PME (ou Dutreil II). Le texte intégral est disponible sur le site des Marchés (www.lequotidienlesmarches.fr). Dans ce texte, Renaud Dutreil affirme avoir « privilégié la souplesse ». Les décrets d'application de loi Dutreil II seront publiés d'ici deux mois et, dès le 15 février prochain (une tolérance de la DGCRRF sera accordée jusqu'en mars), les distributeurs devront être capables de fournir les contrats de coopération commerciale signés avec leurs fournisseurs. « La baisse des prix doit se poursuivre mais sans guerre des prix. Je souhaite que les prix évoluent de manière naturelle », a déclaré hier le ministre du Commerce. Pour l'heure, le bilan de la baisse des prix engagée depuis les accords Sarkozy n'est pas totalement probant. L'indicateur de novembre 2005 fait état sur un an d'une baisse des prix de 0,16 % dans l'alimentaire en général supportée par les MDD (-2,54 %) et les premiers prix (-1,85 %), essentiellement fabriqués par des PME, alors que les marques leaders progressent de 0,50 % et les plus grandes marques de 0,41 %. « Les PME contribuent à la lutte contre la vie chère alors que l'on constate le maintien d'une inflation atypique des produits de grande marque », reconnaît Renaud Dutreil. Et d'ajouter « j'espère que ces comportements atypiques vont évoluer. La loi devrait produire des effets sur les prix». Le ministre ne s'engage en revanche pas sur un chiffre de baisse pour début 2006 s'accordant juste à dire qu'avant les élections présidentielles, les prix auront baissé de 5 % par rapport à juin 2004 (date des accords Sarkozy). La baisse au 1er janvier prochain semble plus qu’hypothétique. Au début des discussions tarifaires pour 2006, « on peut s'étonner un peu qu'un grand groupe multinational entre en négociation à +34,16 %. Mais on ne peut préjuger du prix à la fin de la négociation» tempère Renaud Dutreil. A la question, « finalement ce sont les PME qui supportent la baisse des prix ?», le ministre répond que la loi protège les PME, et qu'à jouer le jeu de l'inflation les grandes marques risquent une désaffection du consommateur.