Aller au contenu principal

« Les PME doivent écrire leurs besoins dans les CGV pour que les distributeurs n'aient pas le champ libre »



Olivier Lauriol, fondateur associé d'Arkose consulting.

Les Marché Hebdo : Les PME peuvent-elles tirer parti des concentrations dans la grande distribution ?

O. L. : Les grands groupes et ETI se retrouvent face à des structures assez informelles où seul l'indice prix compte. La construction du plan d'affaires n'arrive qu'après. Avec une année de recul, on se rend compte que certains acheteurs ouvrent un peu la porte à quelques allers-retours pour mettre en place des perspectives. La centrale reste tout de même un lieu de nuisances, car la négociation est rallongée sans réelles perspectives. Pour les PME, il pourra y avoir deux effets contradictoires. Ce système pourrait leur être avantageux : comme la négociation va être très longue pour les marques nationales, certains acheteurs pourraient se tourner vers des PME plus réac-tives. Elles pourraient être appelées à la négociation plus tôt et les acheteurs pourraient prendre le temps de discuter de la stratégie. À l'inverse, les PME vont avoir des négociations 2016 très tendues par rapport à l'application des plans d'affaires qui pourraient être écrasés par les négociations des grands groupes avec la centrale.

LMH : Du point de vue législatif, l'arrêt rendu par la cour d'appel de Paris sur la condamnation des centres E.Leclerc va-t-il faire évoluer les mentalités ?

O. L. : Le Galec va essayer de récu-pérer cette somme. Des courriers sont déjà parvenus à ses quarante-six fournisseurs pour rediscuter de l'accord 2015. S'ils ne trouvent pas d'accord, cela va se répercuter sur les négociations 2016. Le Galec n'a jamais voulu écrire les contreparties dans les contrats, mais il rendait l'ascenseur avec des prospectus ou des remises-ristournes. Les entreprises n'étaient jamais sûres. La cour d'appel l'oblige désormais à s'engager auprès de ses fournisseurs et à formaliser par écrit les contreparties. Il faut que les fournisseurs y croient. La distribution a tellement induit certains comportements que les industriels ne croient pas qu'elle puisse changer.

LMH : Dans ce contexte, quels conseils donneriez-vous aux entreprises ?

O. L. : Elles doivent écrire leurs besoins dans leurs conditions générales de vente (CGV) pour que les distributeurs n'aient pas le champ libre pour leur demander n'importe quoi. Tous les outils utiles à leur activité (data du distributeur sur les remises de gamme ou les marges, présence en rayon, entrepôts…) doivent être écrits. Cela permettra aussi au distributeur de savoir ce qu'il faut pour que chacun assure sa rentabilité. C'est une opportunité pour les PME et cela doit être vu par l'acheteur comme quelque chose qu'il ne peut pas refuser. Les enseignes se savent sous les feux de la rampe. Il faut formaliser les choses.

Les plus lus

Vaches dans la prairie
Comment vont évoluer les coûts de production de la viande bovine en 2024 ?

Si les prix des gros bovins restent élevés, ils ne sont pourtant toujours pas rémunérateurs pour les éleveurs. Les coûts de…

Cotation du porc en  Allemagne, Production, classe E en €/kg
Porc : un marché en manque d’impulsion à la veille de Pâques 

Le marché du porc européen manque de tonicité à l’approche de Pâques.  

en arrière plan, une étable avec des vaches noir et blanche. Au premier plan, un chercheur en combinaison intégrale avec un masque de protection.
Grippe aviaire : ce qu’il faut savoir de la contamination humaine par des vaches

La situation sanitaire autour de la grippe aviaire inquiète aux États-Unis. Des vaches malades ont à leur tour contaminé un…

vue de haut, une carte de France dessinée avec du blé, du beurre, des oeufs, de la viande, du fromage, des pommes, des tomates, du soja, du saumon
Souveraineté alimentaire : quelles sont les fragilités françaises ?

Un rapport du gouvernement évalue la souveraineté alimentaire de la France et dévoile des zones de fragilité préoccupantes.…

infographie objectifs de la loi Egalim
Que mangent les enfants à la cantine, et qu’en pensent-ils ?

Les menus servis dans les cantines scolaires ne sont pas, en moyenne, conformes aux objectifs de la loi Egalim selon un…

bouverie en abattoir
Vidéo L214 chez Bigard : le ministère remet le contrôle vidéo en abattoir sur la table

L214 a diffusé une enquête filmée dans l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte d’Or), lors d’abattages halal. Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio