Les PME alimentaires pas assez rentables, s’inquiète Avenir
En pleine période de négociations commerciales tendues, l'association Avenir, fondée par Eric Renard, ex-porte parole de la Feef, communique des chiffres qu'elle qualifie «d'inquiétants» sur la rentabilité du secteur de l'agroalimentaire. Le cabinet C2G a étudié, pour le compte de l'association de défense des PME, plus de 450 comptes d'exploitation d'entreprises du secteur entre 2003 et 2006 (les bilans 2007 n'étant pas encore tous déposés auprès du greffe du tribunal de commerce). La synthèse rappelle qu'alors que la rentabilité moyenne des entreprises françaises s'établissait à 7,8% en 2005, l'industrie agroalimentaire se situait plutôt autour de 2,8%, avec une baisse de rentabilité entre 2004 et 2005 de 7%. En retirant les fabricants de champagne, d'eaux-de-vie et de compléments alimentaires (moins dépendants du circuit de la grande distribution), le taux de rentabilité moyen tomberait même à 1,5%. Pire, parmi ces entreprises, celles ayant un chiffre d'affaires compris entre 20 et 100 M Eur, peineraient à dépasser les 0,6% de rentabilité. «Il nous semble important de rappeler ces chiffres en période de négociation, au moment où les banques baissent leurs encours», a confié hier aux Marchés Eric Renard, président d'Avenir, qui prévoit de nombreuses défaillances de PME dans le secteur à partir de mars 2009. Face à cette situation, l'association Avenir demande aux distributeurs de prendre en compte les difficultés des entreprises du secteur en leur permettant de négocier encore une baisse des délais de paiement. «Les distributeurs, eux, auront la capacité de négocier avec les banques», poursuit Eric Renard.