Les pays émergents tirent la croissance laitière
Selon la FAO et l'OCDE, la demande pour les produits laitiers
devrait augmenter de plus de 30 % sur 10 ans entre 2011
et 2021, dans les pays émergents et de 5 à 15 % dans
les pays développés.
Quant à la production, elle devrait croître de 2 % par an.
Mais l'intensité de son augmentation et sa localisation
restent encore incertaine.
La FAO et l'OCDE estiment que pour la prochaine décennie,
la consommation de produits laitiers devrait croître de 30 %
dans les pays émergents stimulée par la demande en Asie
et en Afrique.
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R. Lemoine
la consommation de produits laitiers devrait croître de 30 %
dans les pays émergents stimulée par la demande en Asie
et en Afrique.
Assurer l'équilibre entre offre et demande sera un challenge à relever pour nourrir les 9 milliards d'hommes prévus en 2050. Les perspectives en termes de demande sont plus prévisibles que celle de l'offre. Sur le long terme, la demande mondiale de produits laitiers va augmenter. Elle sera tirée vers le haut par la hausse de la population. D'après les Nations unies, en 2050, ce sont près de 2,4 milliards d'individus supplémentaires qui peupleront la terre dont 90 % proviendraient de l'Asie et de l'Afrique (scénario médian dans ses prévisions à long terme).
La hausse de la population n'est pas le seul facteur de développement de la consommation, elle est aussi fortement corrélée au PNB (produit national brut). Cet indicateur a évolué de façon disparate cette dernière décennie. Désormais, le développement économique se fait principalement dans les pays émergents qui se développent plus rapidement que les pays développés. Ainsi, selon la Banque mondiale, entre 2000 et 2005, les pays développés étaient les principaux pourvoyeurs de l'accroissement de la richesse mondiale, alors qu'entre 2005 et 2010, 4 des 5 principaux pays contributeurs à la hausse de PNB étaient des pays émergents: Brésil, Russie, Inde et Chine.
La dispersion grandissante de la richesse induit une augmentation du niveau de vie des pays émergents et un développement rapide de la classe moyenne. Cette mutation impacte fortement la demande alimentaire. L'alimentation représente une part importante du budget des ménages dans les pays émergents, (plus de 30 % en Chine et en Inde). Tout changement dans le pouvoir d'achat impact la composition du régime alimentaire. Les consommateurs de la classe moyenne des pays émergents peuvent ainsi se permettre d'acheter de la nourriture plus coûteuse que les céréales comme les fruits, les légumes, la viande et les produits laitiers.
UNE DEMANDE FORTE DE L'ASIE ET DE L'AFRIQUE
Selon le FMI (Fond monétaire international), le développement économique observé dans la plupart des pays asiatiques va continuer. Entre 2010 et 2017, la croissance du PNB devrait être important en Mongolie (+325 %), au Turkménistan (+155 %), Indonésie (+132 %), au Kazakhstan (+132 %), en Azerbaïdjan (+130 %), en Géorgie (+119 %), et en Chine (+107 %). Ces 7 pays représentent un bassin de consommation conséquent de 1,6 milliard d'individus. L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) estime que l'Asie représentera 66 % de la classe moyenne dans le monde en 2030.
La même tendance est observée en Afrique à des niveaux moindres. Le développement du PNB, entre 2010 et 2017, sera important au Zimbabwe (+101 %), en Érythrée (+101 %), au Kenya (+100 %), en Zambie (+75 %), en Guinée (+78 %), et en Angola (+65 %).
Production de lait en 2021
Un écart peut exister entre le potentiel de croissance et la croissance effective dans de nombreuses parties du monde. Ceci découle notamment de l'attractivité de la filière laitière par rapport aux autres productions agricoles. Par exemple, si le biogaz et les énergies renouvelables continuent de bénéficier de politiques favorables, la production laitière ne sera pas aussi dynamique qu'attendu en Allemagne ou au Brésil. D'autre part, certains pays comme la Chine et la Russie mettent actuellement en oeuvre des politiques ambitieuses de développement de la filière laitière bénéficiant de soutiens financiers importants. Mais, estce que ces orientations vont perdurer sur le long terme avec la même intensité ?
La gestion des ressources orientera également la production laitière. Des facteurs comme la pénurie en eau ou les changements climatiques, ne permettront pas de développer la productivité autant que l'on a pu le faire durant la dernière décennie. Selon la Banque mondiale, la productivité des terres agricoles devrait diminuer à l'horizon 2050 en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie du Sud et du Sud-Est et se développer dans le reste de l'Asie et dans l'Europe du Nord. Quoi qu'il en soit, l'OCDE et la FAO, prévoient que le développement de la production laitière se fera principalement dans les pays en développement (70 % entre 2011 et 2021) notamment en Chine et en Inde. Dès 2013, la production de lait dans les pays en développement devrait dépasser celui des pays développés.
Il permettra de réduire la pauvreté et d'augmenter la classe moyenne. Selon la Banque du développement africain (AFDB), la classe moyenne a augmenté de 3,1 % par an de 1980 à 2010 comparé à un accroissement annuel de la population de 2,6 % sur la même période, pour atteindre en 2010, 34 % de la population soit près de 350 millions d'habitants.
En termes de consommation de Un écart peut exister entre le potentiel de croissance et la croissance effective dans de nombreuses parties du monde. Ceci découle notamment de l'attractivité de la filière laitière par rapport aux autres productions agricoles. Par exemple, si le biogaz et les énergies renouvelables continuent de bénéficier de politiques favorables, la production laitière ne sera pas aussi dynamique qu'attendu en Allemagne ou au Brésil. D'autre part, certains pays comme la Chine et la Russie mettent actuellement en oeuvre des politiques ambitieuses de développement de la filière laitière bénéficiant de soutiens financiers importants. Mais, estce que ces orientations vont perdurer sur le long terme avec la même intensité? La gestion des ressources orientera également la production laitière. Des facteurs comme la pénurie en eau ou les changements climatiques, ne permettront pas de développer la productivité autant que l'on a pu le faire durant la dernière décennie. Selon la Banque mondiale, la productivité des terres agricoles devrait diminuer à l'horizon 2050 en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie du Sud et du Sud-Est et se développer dans le reste de l'Asie et dans l'Europe du Nord. Quoi qu'il en soit, l'OCDE et la FAO, prévoient que le développement de la production laitière se fera principalement dans les pays en développement (70 % entre 2011 et 2021) notamment en Chine et en Inde. Dès 2013, la production de lait dans les pays en développement devrait dépasser celui des pays développés. Production de lait en 2021 produit laitiers, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et l'OCDE estiment que pour la prochaine décennie, la consommation de produits laitiers va augmenter modérément dans les pays développés de l'ordre de 5 à 10 % sur 10 ans, excepté pour le fromage (+15 %), alors que dans les pays émergents, la demande devrait croître de plus de 30 % sur 10 ans (fromage +32 %; beurre +38 %; poudre écrémé +39 % et poudre de lait entier +29 %). Stimulée par la demande de l'Afrique et de l'Asie, la production de lait mondiale devrait augmenter assez fortement dans les prochaines années. Une hausse moyenne de 2 % par an semble réaliste. Néanmoins, l'intensité de l'augmentation de la production selon les pays reste encore incertaine.
Enjeux
Quand la consommation a été déprimée en 2009 par la récession économique mondiale et la crise de la mélamine en Chine, les cours mondiaux des produits laitiers se sont effondrés. Pourtant, l'accroissement de la production avait était modeste (+1,3 %) comparativement à la croissance moyenne des dix années précédentes (+2,2 %). Néanmoins, cette maigre progression était déjà trop importante au regard de l'état de la demande. De même, entre 2005 et 2007, alors que la production mondiale de lait a connu une croissance conséquente de près de 3% par an, les prix mondiaux ont augmenté régulièrement, parce que la demande, en particulier dans les pays émergents, a épongé toutes ces quantités supplémentaires. Si la demande à long terme pour les produits laitiers semble soutenue, les prochaines décennies seront néanmoins jalonnées de périodes occasionnelles de surplus de lait accompagnées de baisses drastiques de prix du lait. Ces soubresauts sont la conséquence du démantèlement des outils de régulation du marché qui ne constitue plus un axe stratégique des politiques européennes et américaines. L'Union européenne et les États-Unis cherchent désormais à s'adapter à la volatilité plutôt qu'à la contrôler.
Quand la consommation a été déprimée en 2009 par la récession économique mondiale et la crise de la mélamine en Chine, les cours mondiaux des produits laitiers se sont effondrés. Pourtant, l'accroissement de la production avait était modeste (+1,3 %) comparativement à la croissance moyenne des dix années précédentes (+2,2 %). Néanmoins, cette maigre progression était déjà trop importante au regard de l'état de la demande. De même, entre 2005 et 2007, alors que la production mondiale de lait a connu une croissance conséquente de près de 3% par an, les prix mondiaux ont augmenté régulièrement, parce que la demande, en particulier dans les pays émergents, a épongé toutes ces quantités supplémentaires. Si la demande à long terme pour les produits laitiers semble soutenue, les prochaines décennies seront néanmoins jalonnées de périodes occasionnelles de surplus de lait accompagnées de baisses drastiques de prix du lait. Ces soubresauts sont la conséquence du démantèlement des outils de régulation du marché qui ne constitue plus un axe stratégique des politiques européennes et américaines. L'Union européenne et les États-Unis cherchent désormais à s'adapter à la volatilité plutôt qu'à la contrôler.