Les pâtes Grand'Mère s'aventurent hors d'Alsace

Philippe Heimburger, président-directeur général de l'entreprise familiale du même nom, compte beaucoup sur ses nouvelles pâtes d'Alsace Grand'Mère, élaborées avec les œufs de la coopérative Loué. Présentée pour la première fois lors du Sial, en octobre dernier, la gamme dite « à l'ancienne » vient de s'étoffer de quatre nouvelles références : « la raffinée » (ondulée), « la gourmande » (linguine), « l'authentique » (spätzle) et « l'essentielle » (nüdle).
« Sur les 400 usines de pâtes que comptait la France après la guerre, il n'en reste plus que six, dont trois en Alsace », rappelle Philippe Heimburger. Face aux pâtes Grand'Mère, il y a les deux mastodontes Panzani et Pastacorp, les régionaux Alpina Savoie, Valfleuri et Thirion et surtout 65 % d'importations venues d'Italie. Bien implantées en Alsace, les pâtes Grand'Mère détiennent 50 % du marché des pâtes aux œufs, devant les marques de distributeurs, dont la moitié d'entre ” elles sont fabriquées par l'entreprise Heimburger. « Avec notre gamme “ à l'ancienne ”, nous espérons accroître notre présence au national, par l'innovation que cela amène dans le rayon et grâce à la très forte notoriété des œufs de Loué », explique le PDG. D'après une étude commandée par l'entreprise à TNS-Sofres en 2013, Grand'Mère pourrait recruter 37 % de consommateurs supplémentaires, rien que par l'élargissement géographique de son référencement. La marque vise particulièrement les consommateurs de pâtes aux œufs du nord et de l'ouest de la France, terre d'origine de Loué, ainsi que de la région parisienne. La nouvelle gamme est référencée, hors Alsace, chez Intermarché, Simply Market, Monoprix et Carrefour. L'objectif de Philippe Heimburger est qu'elle pèse 10 % de la marque Pâtes Grand'Mère.
“ Il ne reste plus que 6 usines de pâtes en France
La société, qui emploie 90 salariés, est prête à attaquer de nouveaux marchés. L'usine de 17 000 m2 compte 6 lignes de production et 12 lignes de conditionnement pour un stock de 36 000 palettes. « Nous avons encore de la réserve », s'enthousiasme Philippe Heimburger. « Nous pouvons doubler la production, rien qu'avec quelques adaptations de machines, et si besoin nous avons de la place pour une 7e ligne. » Pour cette nouvelle gamme, qui a nécessité 15 mois de développement, l'entreprise a dû ajuster son process de fabrication, notamment sur le temps de séchage. « Il faut compter 8-9 heures de séchage pour les pâtes à l'ancienne contre 4 heures sinon, à cause de leur épaisseur », détaille-t-il. L'entreprise lorgne également du côté de l'Asie pour développer ses ventes. « Il y a 3 ans, nous faisions 6 % de nos volumes à l'export, aujourd'hui, cela représente 20 %. » Et dans cinq ans, Philippe Heim-burger vise les 35 %. La société alsacienne, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 21 millions d'euros en 2014, ne manque pas de projets, puisqu'elle sortira en juin une gamme de pâtes bios intégrales et « prépare d'autres nouveautés d'ici à la fin de l'année ».