Les paradoxes du consommateur
La revue 60 millions de consommateurs publie un sondage ce mois-ci sur la perception du « bien manger » par les Français. Une enquête opportune, qui révèle le caractère toujours aussi paradoxal des consommateurs, déchirés entre ce qu’ils savent être bon pour leur santé et ce qu’ils consomment réellement. Manifestement, les Français ont bien perçu les messages de prévention relatifs à une alimentation plus saine. Et ils ont envie de changer leurs habitudes. Pour eux, bien manger c’est d’abord… « consommer des fruits et légumes», ce qui confirme l’efficacité théorique de la campagne du Plan national nutrition santé. Vient immédiatement après la réponse « manger équilibré » puis « consommer des aliments frais ». Ce dernier point est récurrent dans l’enquête. Pour les Français, la qualité alimentaire, c’est d’abord « la fraîcheur » (35 %), loin devant « le goût et la saveur » et « la marque ou le label de qualité ». Enfin, l’innovation qui incite le plus les consommateurs à acheter un produit, c’est « l’action bénéfique sur la santé », devant « le respect de l’environnement». Autrement dit, les Français plébiscitent les produits frais, ce qui peut paraître là encore paradoxal à deux semaines d’un Sial qui devrait une nouvelle fois démontrer le triomphe économique du prêt à manger, qu’il soit de 4e ou 5e gamme, en sous-vide ou en surgelé. Tiens, en voilà une idée ! Pourquoi les entreprises de produits frais, de viande ou de fruits et légumes, ne tireraient-elles pas partie de cet engouement des Français pour le convertir en actes d’achat ? Il serait plus que temps, à l’heure où la consommation de fruits et de viande frais décline dangereusement.