Les organismes certificateurs jugent la réforme de la LOA
La disparition de la certification de conformité produit (CCP) en tant que signe officiel de qualité laisse les organismes certificateurs perplexes. Les conséquences de cette mesure sont en effet difficiles à estimer. Si les utilisateurs de la certification maintiennent leur volonté de garder ce signe hors du circuit « officiel », il n’y aura que peu de changements. Dans le cas contraire, les OC risquent de subir une hémorragie de clientèle. « Je déplore que ce signe officiel ait disparu, remarque Bernard Leutrat, président d’Hexagone, un de ces organismes. Certains OC contrôlaient beaucoup de CCP. Tout va dépendre maintenant du comportement des utilisateurs. Vont-ils continuer alors que la CCP n’est plus un signe officiel? S’ils abandonnent ce seront autant de contrôles en moins. » Pour l’instant, personne ne sait ce que sera la nouvelle CCP. Une chose est sûre : elle continuera d’être contrôlée par un OC. Au Cepral, le constat est fait et l’heure du bilan a sonné. « Le ministère a pris conscience de l’importance économique représentée par ce signe. La certification va rester, elle restera une démarche de qualité, reste à en fixer le fonctionnement, ce sont des aspects positifs observe Benoît Mathieu, président de Cepral. C’est peut-être une chance de la voir réapparaître sous une forme simplifiée et les OC ne devront plus passer par l’agrément. »
Mais la disparition de la CCP ne va-t-elle pas laisser un vide que d’autres s’empresseront de combler ? « Qui peut tirer avantage de la disparition de la certification de conformité ?, s’interroge Bernard Leutrat. Le poids d’une certification qui n’existera plus en termes “officiels” pourra-t-il contrebalancer des systèmes de type BRC, IFS, Iso 22000 ?» En l’absence de certitude, Cepral cherche ce qui a pu provoquer cette situation : « Nous avons péché par manque de communication, constate Benoît Mathieu. Nous devons en tirer les leçons.»
Autre sujet de réflexion pour les OC, la création du Conseil agrément et contrôle à l’Inao. Ce Conseil sera-t-il le prolongement de la Section organismes certificateurs (SOC) de la CNLC ? Là encore, peu d’informations sont disponibles et les organisations syndicales demandent à être consultées sur l’organisation future et l’écriture des ordonnances. Toujours est-il que le rôle des OC ne peut que prendre de l’ampleur en matière de contrôle de l’origine.