Les nouveaux seigneurs de l'agrobusiness

Une fois n’est pas coutume, l’Usine nouvelle (du 11 au 17) se penche sur l’avenir de l’agriculture, dans un dossier dont la publicité est assurée par une « Une » accrocheuse. Le dossier fait la part belle à la coopération agricole, ou plutôt à ses filiales industrielles, et à leur appétit récent. L’Usine Nouvelle fait l’historique des rapprochements dans le domaine du porc, en envisageant les acquisitions futures. « On dit notamment que Cooperl s’intéresserait de près au dossier du charcutier Madrange, dont elle est un gros fournisseur de viande », écrit L’Usine Nouvelle. Si l’internationalisation n’est hélas guère envisageable pour les majors françaises de la viande, les leaders français des céréales ont déjà largement franchi le pas, note l’hebdomadaire. « Tereos (…) mène une politique ambitieuse à l’international (Brésil, pays de l’Est, Afrique). In Vivo voit son activité alimentation animale prendre une dimension internationale avec le rachat d’Evialis. Limagrain, devenue leader de la semence sur le marché chinois, Champagne Céréales hisse sa filiale Malteurop au rang de leader mondial du malt en reprenant les activités de l’américain ADM Malting, puis celles du russe Belgorsolod ». La revue, qui donne largement la parole aux responsables coopératifs, relève cependant que les alliances privées/coopératives sont de plus en plus courante, l’alliance entre Coopagri et Bonduelle annoncée hier vient encore le prouver. L’article qui intéressera cependant le plus les lecteurs de l’Usine, c’est sans doute celui consacré aux ‘bras armés’ financiers de l’agriculture, les fonds Unigrains et Sofiprotéol, un aspect du monde agricole souvent méconnu. Le magazine entoure tout cela de mystère : « une part du trésor des céréaliers français est caché à Paris, porte Maillot, en haut d’un bâtiment à l’architecture stalinienne ». Le journal n’évoque pas les affaires judiciaires en cours, si ce n’est dans un titre soit ingénu, soit un brin retors : « les “parrains” à la manœuvre ».