Les messages sanitaires inefficaces pour Que Choisir et la CLCV
À quelques jours de l’entrée en vigueur des messages sanitaires sur les publicités de produits alimentaires, l’UFC-Que Choisir juge que ce dispositif n’est pas à la hauteur des enjeux. L’association de consommateurs critique sérieusement le BVP (Bureau de vérification de la publicité) et réclame que les publicités pour les produits déséquilibrés soient restreintes pendant les émissions réservées aux enfants.
Pour en arriver à ses conclusions, l’UFC-Que Choisir a mesuré auprès de 700 personnes l’impact d’un message sanitaire inséré dans une publicité pour des céréales. Les résultats indiquent que près d’un consommateur sur deux n’a pas vu le message, et qu’au final « 91 % de l’échantillon n’est pas réceptif au message sanitaire » et est incapable de percevoir que les céréales incriminées sont déséquilibrées. Le texte est trop petit et défile trop vite pour être lu par certains enfants, tandis que l’attention reste captée par le spot en lui-même. « L’objectif des messages sanitaires est complètement raté » a jugé lundi Alain Bazot, président de l’association.
Selon les données présentées, un quart du public a même estimé, après visionnage du film publicitaire, que les céréales présentées étaient équilibrées, faisant un amalgame avec le sens du message défilant en bas de l’écran. Cette perception est bien différente des chiffres du ministère de la Santé, qui annonce un accueil favorable à plus de 90 % pour les messages sanitaires. Aux erreurs d’appréciation des téléspectateurs s’ajoute « l’imposture» du Bureau de vérification de la publicité (qui regroupe agences de publicité et industriels), dont l’action « relève de la supercherie» selon M. Bazot. Sur 289 spots visionnés par l’UFC-Que Choisir, 89 % des produits promus sont des produits déséquilibrés. Cette présence à l’écran « montre que l’autorégulation ne marche pas » se désole Alain Bazot, qui souhaite un mélange entre autorégulation et législation totale, pour protéger les enfants. Remonté contre l’Ania, le président de l’association de consommateurs estime par ailleurs que la profession « n’a pas montré qu’elle jouait le jeu » en matière d’amélioration des produits, les initiatives étant le fait d’acteurs isolés. Peu après l’UFC, la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) a également réagi en demandant l’encadrement de la publicité destinée aux enfants, faisant remarquer une nouvelle fois que les produits bénéficiant le plus de publicité étaient les plus gras, les plus salés ou les plus sucrés.