Les marques baisseront de 2 % leurs prix en septembre
Après quinze jours de tractations et une nuit d’intenses débats, Nicolas Sarkozy a hier arraché un « bon accord » entre les grands distributeurs et industriels des produits de marque pour une baisse des prix d’au moins 2 % en moyenne en septembre par rapport à aujourd’hui. L’accord a été signé par tous les distributeurs, les industriels, les syndicats agricoles et les associations de consommateurs à l’exception d’UFC Que Choisir. Le texte prévoit aussi pour ces produits de marque un gel des « marges arrière » au niveau de 2004 et leur réduction d’un point en 2005 « afin de poursuivre la baisse des prix ». Cette réduction des marges des distributeurs devra s’accompagner d’un engagement de modération tarifaire de la part des industriels. Répondant aux diverses critiques exprimées ces dernières semaines, M. Sarkozy a déclaré en début de réunion que cette baisse était « significative » car elle « représente une hausse de l’ordre de 0,2 % du pouvoir d’achat des ménages». Un observatoire des prix sera mis en place pour vérifier ces engagements, a annoncé Nicolas Sarkozy, et une commission d’experts sera désignée pour plancher sur la rénovation de la loi Galland notamment sur la réaffectation de tout ou partie des « marges arrière » sur les factures. Cette commission sera présidée par « une personnalité de très haut niveau », a précisé Nicolas Sarkozy, l’enjeu étant d’aller vers une situation de vraie concurrence par les prix dans le cadre d’une négociation loyale et équitable.
L’agrandissement des GMS reste encadré
L’accord prévoit également une série de mesures en faveur des agriculteurs : « l’Etat met en œuvre des contrôles spécifiques et renforcés et toute coopération commerciale est supprimée sur les fruits et légumes et autres produits bruts agricoles non marketés » et les remises, ristournes et rabais abusifs sont interdits.
Cet accord est beaucoup plus succinct que celui annoncé par le ministre, le 3 juin, sur une série de points conflictuels. Ainsi il ne prévoit plus expressément de faciliter les agrandissements de grandes surfaces, idée qui avait suscité l’hostilité des députés et des petits commerçants, mais d’élaborer « des instructions prévues par l’article 1 de la loi de 1973 sur le commerce». Une proposition vague lorsque l’on sait que l’article stipule seulement qu’il faut éviter « qu’une croissance désordonnée des formes nouvelles de distribution ne provoque l’écrasement de la petite entreprise et le gaspillage des équipements commerciaux et ne soit préjudiciable à l’emploi».